Géronimots XXI

mardi 17 février 2015

CAESARIS MULIER


Un incident sous le précédent quinquennat

Celle qui en ce déjà lointain temps-là était la first lady, comme on dit, et la troisième épouse de celui qui était, paraît-il, Président, marchait tranquillement sur le sable quand elle fut accostée par cet individu, le typique dragueur de plage  – Ray Ban, chaînette en or, fausse Rolex au poignet ? -, que nous voyons désespérément rentrer le ventre pour mieux allécher la sylphide en petit, tout petit bikini ... Dégoûtée de la promiscuité imposée par le latin lover, mais soucieuse d'éviter un esclandre au seul bénéfice des paparazzi, la première dame cherche une parade en simulant une soudaine migraine, comme une épouse esquive les servitudes du conjungo. Que le lecteur, toutefois, se rassure, l'incident aura été bref : quelques secondes à peine après cette scène, qui révolte la pudeur, le triste sire – dont l'identité n'a pas été révélée – était discrètement entraîné derrière la dune par les body guards. Même tardivement divulgué, ce fâcheux épisode risque fort de rester dans la petite histoire de la République, à l'instar de celui qui vit jadis Publius Claudius Pulcher, le lovelace romain, s'introduire en catimini dans la demeure du consul Jules César pour approcher la troisième épouse de celui-ci, Pompeia : il fut démasqué, l'affaire s'ébruita, que le futur empereur tenta d'étouffer en formulant le fameux principe : Caesaris mulier non fit suspecta! La femme de César ne doit pas être soupçonnée!