Trop souvent négligé par la police, le trafic d'hosties consacrées, pouvant impliquer de simples bedeaux comme de hauts responsables diocésains, gangrène les abords des écoles dans les beaux quartiers de la capitale. Un grand, sur notre photo exclusive, propose à un petit un lot directement issu, à l'en croire, du tabernacle de Saint-Honoré-d'Eylau ou de Saint-Pierre-de-Chaillot. Si le deal aboutit, c'est une pleine poignée de saintes hosties qui se retrouveront sur la langue d'une vieille demoiselle pieuse ou d'une bourgeoise émoustillée par l'aspect illégal. Les psychiatres ont déjà eu à prendre en charge des consommatrices ravagées par de terribles crises mystiques, comme le confirme le professeur Gaëtan Gatian, chef de service à Sainte-Anne : "Ces patientes nous avouent s'être empiffrées en quelques instants de plusieurs dizaines d'hosties, au mépris de la posologie eucharistique : une seule unité par prise ... Soi-disant que ça ne leur faisait plus rien, alors que là, me disait l'une des plus atteintes, croyez-moi je le sens passer le Jésus !" Et le professeur de conclure, désabusé : "Dès qu'elles seront dehors et que le dealer pointera son nez, elles vont replonger, et pas de méthadone pour cette addiction, pas de substitut ..."
