Géronimots XXI

mercredi 24 janvier 2018

DÉBORDEMENTS

Telle la Colombine de Verlaine, la rose au chapeau, ou le plumet, cette élégante Parisienne conduit-elle son troupeau de dupes ? Ou bien, tout au contraire, est-elle suivie, harcelée et traquée, à la faveur de la crue de la Seine, par ce quatuor de messieurs en chaleur, jusque sur la branlante passerelle qu'elle n'a pas eu peur de prendre pour tenter de leur échapper, et dans l'espoir que le poids  cumulé de ces quatre porcs va effondrer le frêle support et les balancer à l'eau, où elle les verra se noyer, excitée par ce spectacle jusqu'à se caresser et jouir comme ferait l'infernale Juliette de Sade ?

jeudi 18 janvier 2018

FEUILLES MORTES

Panique à bord de la maison Gallimard, déjà éprouvée par sa renonciation à la publication des pamphlets antisémites de Céline ... A peine paru dans la Pléiade, le tome I des Oeuvres  de Jean d'Ormesson était en proie à un vieillissement suspect, qui s'est  terriblement aggravé depuis le décès de l'auteur : les feuilles ont commencé de se ramasser à la pelle, qui à la moindre sollicitation se détachent de la reliure et tombent flétries, craquelées, jaunissantes, sous les yeux effarés du lecteur, ou du moins de l'acquéreur, s'il voulait vaguement  parcourir le volume. Marie-Sophie, de Neuilly-sur-Seine, nous confie son désarroi : " J'ai pas mal de Pléiade, c'est chic sur les étagères, j'aurais mieux fait de pas toucher à celui de Jean d'O, j'aimais bien ses yeux bleus, mais là c'est la cata, rien qu'à l'ouvrir tout fout le camp, regardez-moi ça !", et elle nous montre son Pléiade raplapla ... Déjà les demandes de remboursement affluent rue Sébastien-Bottin, Gallimard s'arrache les cheveux et songe à pilonner le stock pour arrêter les frais. "Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée ...", concluait devant nous le directeur des ventes, dans une phrase aussi littéraire que désabusée.

lundi 15 janvier 2018

QUE FAIRE ?

Ces deux féministes seniors sont terrassées par l'incertitude : doivent-elles, avec une Catherine Deneuve, une Brigitte Lahaie, une Catherine Millet, reconnaître aux hommes le droit imprescriptible de les importuner ? Doivent-elles, au contraire, allègrement et sans remords balancer leurs porcs ? Souhaitons-leur de réussir à s'extraire d'un si douloureux dilemme, pour retrouver la paix de l'âme et le chemin de la lutte des femmes !

dimanche 14 janvier 2018

ÉTHIQUE D'IRRESPONSABILITÉ

Le pape François ou : après moi le déluge ...
La belle âme ou le benêt du Vatican - soucieux de rédimer ou de faire oublier les crimes de l'Église ? - appelle à l'accueil illimité des migrants ...
15 août 2017 Message papal pour la journée mondiale du migrant et du réfugié
" En 2006, Benoît XVI soulignait comment, dans le contexte de migration, la famille est « lieu et ressource de la culture de la vie et facteur d’intégration des valeurs » . Son intégrité doit être toujours promue, en favorisant le regroupement familial – y compris des grands-parents, des frères et sœurs et des petits-enfants – sans jamais le soumettre à des capacités économiques. "
" Le principe de la centralité de la personne humaine, fermement affirmé par mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI (Cf. Lettre encyclique Caritas in veritate, n. 47), nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale. " 

samedi 13 janvier 2018

DEUX CÉLINE, DEUX SADE



   Gallimard vient enfin de renoncer à son projet de publier les pamphlets abjects de Céline - d'un Céline qui n'est plus le grand Céline du Voyage, chef-d'oeuvre absolu, mais déjà l'auteur de romans de plus en plus hystérisés, à base de "!" et de "..." ("Vous écrirez télégraphique ou vous écrirez plus", proclame le simplet qu'il est devenu) et des pamphlets antisémites : double effondrement, stylistique et intellectuel, et chacun des deux est comme la doublure de l'autre.
     Le fameux "rouleau" du Sade embastillé : Les 120 journées de Sodome, vient d'être déclaré ... "Trésor national". Hélas, comme il y a deux Céline, il y a deux Sade : l'écrivain scandaleux mais très drôle et même génial des Infortunes de la vertu ( = les malheurs de Sophie, ne pas confondre avec Justine ou les malheurs de la vertu, remake gore et raté), de La philosophie dans le boudoir (que j'ai préfacé (1993) dans l'éphémère "Collection" chez P.O.L), de certaines séquences de L'Histoire de Juliette, et l'autre Sade qui sombre dans la lugubre litanie des atrocités sans distanciation et de la scatologie systématique (à l'effroi justifié de Gilbert Lely son élégant biographe, amant mystique et exégète confus), singulièrement dans ces ignobles 120 Journées dont jadis le fier à bras Sollers se proposait de lire des extraits au JT de 20 heures, et voyait dans cette (heureuse) impossibilité la marque insupportable de la censure.

vendredi 5 janvier 2018

BRÈVES LITTÉRAIRES

(AFP) Alexandre Soljenitsyne, auteur du Premier cercle, a fait savoir qu'il allait les multiplier dans le cadre d'une compétition de hula-hoop.

(Le Monde) Le capitaine Nemo a reçu hier à bord de son sous-marin M. Fernando Pessoa, écrivain. Rien n'a transpiré des échanges entre les deux hommes.

(Limoges Matin) L'infirmière masturbait le vieillard. "Je le faisais, déclare-t-elle, par jeu, par ascèse, par vice, par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens".


mercredi 3 janvier 2018

LES VOEUX 2018 DE BLAISE PASCAL

"Monsieur Blaise Pascal a l'honneur de présenter ses voeux 2018 à ses compatriotes et à ses frères humains en Jésus-Christ. S'agissant de l'engeance jésuite, il souhaite ardemment à ces messieurs d'amender  leurs us et d'épurer leur doctrine, y compris celui de leur confrérie qui sous le nom de François se pavane à Rome sur le trône de Pierre. A  tous ses frères et soeurs jansénistes, il souhaite une belle et bonne année de macérations, de privations, de sacrifices, incluant le port assidu du cilice et l'usage fréquent du martinet, aux fins d'expier l'erreur et l'horreur d'être né, qui ne sauraient trouver de réparation qu'en Paradis auprès du Dieu de Jésus-Christ s'il Lui plaît et s'Il le veut bien, infaillible en ses arrêts insondables."