Géronimots XXI

jeudi 31 décembre 2015

FIAT

(PS : classé par erreur dans "Art-Contemporain")

Le conducteur de cette Fiat 500, ayant discrètement garé dans l'encoignure son modeste véhicule, s'est faufilé à l'intérieur de la maison à dessein de rendre visite à son fils, la chair de sa chair, du moins le croit-il, ou l'espère-t-il, car faute d'un réel rapprochement   physique avec la mère de cet enfant, il ne sait trop quel fut au juste le modus operandi qui la féconda, et dans quelle mesure il fut admis à y prendre part : eut-il à se contenter de tenir la chandelle dans un processus qui, pour le reste, l'excluait? Ou bien, interférant davantage, allait-il jusqu'à aider aux intimes ajustements nécessaires, en principe, en ces sortes d'affaires? Il ne sait plus, ne se souvient plus, tout juste a-t-il la vague image d'un battement d'ailes, d'un blanc plumage dont un fragment, lors d'un envol, probablement se détacha puisque, reliquat de l'épisode, il a gardé par-devers lui une belle plume bien blanche dont il a épointé le bout et, le soir, l'ayant trempée dans son encrier, il la fait courir sur les pages d'un cahier où il voudrait relater tous les moments d'une séquence tout enveloppée, comme un petit enfant de ses langes, d'un brouillard blanchâtre qui ne se lève pas.

mardi 29 décembre 2015

ON S'ENTÊTE

Dûment décapité par Daech, comme  tel ou tel de ses ancêtres aurait pu l'être par Maximilien de Robespierre,  disciple du bon Jean-Jacques et apôtre de la Terreur, ce  Parisien a nonobstant entrepris de gravir cet escalier. Nous ne pouvons que saluer son effort et lui souhaiter de remporter cette épreuve même si, parvenu  au faîte, sans doute ne pourra-t-il, tel le jeune Rastignac embrassant le panorama urbain du haut du Père-Lachaise, apostropher la capitale en ces termes restés fameux : "A nous deux maintenant!"

dimanche 27 décembre 2015

QUI PEUT PEU PEUT PNEU

Proposition : le soi-disant "Art Contemporain" est à l'émotion esthétique ce que l'auto-proclamé "État Islamique" est aux Droits de l'Homme. 
Un échantillon d'Art Contemporain sur le journal Facebook de Nicole Esterolle

vendredi 25 décembre 2015

ELLE ET EUX

Sur journal Facebook de Patrick Boriès

( jeudi 15 décembre 16 "Vitrines mystère au Quai Branly"  = os péniens de petits mammifères d'Amérique du Nord ...)

mercredi 23 décembre 2015

CHOC DE SIMPLIFICATION

Journal Facebook Hubert Mounier
Sous la bienveillante impulsion du pape François, les épreuves préalables à ce stade suprême du bonheur : l'entrée en Paradis, devraient être revues à la baisse. Dans cette perspective, la stagnation à durée indéterminée dans l'enceinte d'un revêche et démoralisant Purgatoire, pourrait avantageusement être remplacée par un épisode cuisant, peut-être, mais bref, sauf si l'officiant, loin de scrupuleusement s'en tenir au programme de la séquence, s'échauffant autant que l'objet précisément dévolu à subir les atteintes punitives, en venait à ne plus pouvoir enrayer son geste, voire à l'enrichir par des menées adjacentes, d'une portée toujours plus étendue, au risque de si graves désordres, éventuellement contagieux, que le directeur du Parc serait bien inspiré de dépêcher de toute urgence quelque escadrille d'anges, archanges et autres séraphins pour séparer les parties voire,  à grands battements d'ailes, repousser dans les ténèbres extérieures, hors du cercle des bienheureux, le justicier abusif.

lundi 21 décembre 2015

HOME SWEET HOME

(Photo et citation ci-dessus de Henri Bosco sur le journal Facebook de Thierry Maugenest)
Tout récemment encore, voire hier soir, cette maisonnette était  une vaste demeure qui , nul ne sait pourquoi ni comment,  aura mis à profit la nuit noire pour réduire ses dimensions jusqu'à ne plus offrir qu'une seule porte et trois fenêtres, dont une aveugle. Encore n'est-ce pas forcément fini, et les temps pourraient bien être proches où le résiduel édifice devrait tout juste laisser entrer, pas même un adulte, mais  tout juste un enfant qui à peine dans les lieux ne pourra plus, mais plus du tout bouger, tant et si bien que s'il aspire à croître il va lui falloir jouer de tout son corps pour repousser les murs qui menacent, de leur propre mouvement, de l'écraser ...   Souhaitons-lui d'être le plus fort, fût-ce au prix de l'éclatement soudain de la plus que minuscule bicoque, et notre homme - car  c'en est un, désormais, fort loin de son ancien statut d'infans -, encore tout courbatu et meurtri, telle fut la lutte, nous le verrons partir sans se retourner, emportant au fond de sa poche une pierre de ce qui fut sa maison.

samedi 19 décembre 2015

ROUGET



Chappatte








Serons-nous jamais délivrés du sang impur  appelé à s'épancher dans nos sillons et  ruisselant jusqu'à plus soif dans le refrain de  cette Marseillaise que nous devons au bien nommé Rouget (de Lisle)? N'en déplaise aux sophistes qui pour dédouaner cette fatale expression de ses accents sricto sensu (sangsue) racistes, voudraient y voir le sang "impur" et généreusement versé des sans-culottes, par opposition au sang pur des aristos, tous les commentaires des acteurs de la période révolutionnaire  (Marat, Hébert, Dumouriez, Barnave etc.) n'y voyaient, pour s'en réjouir, que le sang de l'ennemi, de ces féroces soldats aimablement animalisés qui mugissent. Viendra plus tard le grand Jaurès qui, lui, parmi d'autres, déplorera ce sang impur : "l'expression est atroce", qui n'a pas fini de faire couler de l'encre.

(Voir Wikipedia, article "la Marseillaise", paragraphe 5.2)











ue.



jeudi 17 décembre 2015

MÈRE & FILLE

By Philippe Mouchès


Révoltée par les tenues vestimentaires de sa fille, trop occidentalisées à son goût,   et d'inspiration par trop mécréante, cette maman n’a pas hésité à sacrifier son ample voile noir intégral pour, d’autorité, en empaqueter la jouvencelle, quitte à se retrouver elle-même à l'état de nature, n'était ce bandeau, sauvegardé, qu’une pudeur lui intima de s'appliquer devant les yeux. Et tels l’aveugle et le paralytique, elles iront désormais de concert sur les chemins, celle-là titubant par le fait de son voile bien trop ample et bien trop long, celle-ci n’y voyant goutte, au point de n'avoir pu s'aviser du colifichet islamiquement incorrect qu’un plaisantin lui a passé autour du cou.

mardi 15 décembre 2015

HÔTAGES


 Ce couple de touristes, tout de blanc vêtus, n'avaient d'autre dessein que de visiter le pays, et les voici tombés entre les mains d'un chef rebelle barbu, en treillis, s'efforçant de faire bonne figure tout en soupesant leurs chances d'être délivrés, soit par le versement  occulte d'une rançon, soit par le biais d'un échange ... Mais il se pourrait que leur apport à la communauté nationale dont ils procèdent soit jugé si peu concluant, ou si grevé de maintes forfaitures, que l'on risque, en haut lieu, de s'en laver les mains, et d'envisager sans trop d'état d'âme qu'ils puissent, dans le meilleur des cas, si ça leur chante, tenter de pactiser avec l'ennemi, monsieur proposant à toutes fins utiles les ressources d'une rhétorique qu'il manie avec autant de brio qu'un jongleur ses quilles ou ses cerceaux, madame toute disposée, pour sa part, à se vouer à sa façon bien à elle à la cause du sexe qui est le sien? Mais peut-être leurs ravisseurs, plus que circonspects quant aux talents dont ces captifs se prévalent, choisiront-ils de les libérer, les relâchant en pleine nature où ces familiers du Flore ou des Deux Magots auront à composer avec de  peu amènes chimpanzés ou des gorilles en rut au sein d'une jungle hirsute qui pourrait bien finir, hélas, par les avaler. 


dimanche 13 décembre 2015

SHORT STORY

Cette jeune personne aurait-elle un peu trop  lu et relu les maintes et maintes pages de l'opus proustien consacrées aux fameuses Jeunes filles en fleurs? Tout nous porte à le croire, eu égard à ce délicieux jardinet dont généreusement elle nous ouvre la porte, comme en invitation au voyage dans cet exubérant massif qui, si nous savons en traverser, tel un insecte assidu, l'odoriférant fouillis floral,  devrait nous mener à la source secrète qui le vivifie.

vendredi 11 décembre 2015

LA NUÉE




mercredi 9 décembre 2015

PHILOU & JULIETTA

Photo Samuel Kirzsenbaum
Comment ce sympathique couple d'horticulteurs pourrait-il cacher sa joie, venant tout juste de remporter une médaille de bronze, catégorie senior, aux VIème Floréales de Neufchâtel ! Leur fierté éclate à nous présenter l'orchidée, élevée avec amour, objet de soins constants, qui leur a valu cette troisième place largement méritée, derrière M. Bizet, de Quincampoix, et M. Caron, d'Argueil, médaille d'or. Mais dès demain matin, sans se laisser griser par le succès, ils seront dans leur charmante boutique, affables, modestes, tout empressés à recevoir une clientèle qui vient parfois de loin pour faire son choix chez "Philou & Julietta", assurée d'y trouver, sinon d'étranges fleurs sur des étagères, en tout cas une jolie corbeille ou un bouquet tout frais sans prétention.

lundi 7 décembre 2015

L'AVOIR OU PAS

Désavouée du bout des lèvres par Tatie Marine, chaleureusement approuvée par Papy Jean-Marie, damoiselle Marion annonce que si elle est élue en PACA, elle créera dans toutes les communes un poste d'agent chargé de vérifier, avec un instrument de mesure anthropométrique ad hoc, si les citoyens ont le front national.

LA LIBERTÉ ENLÈVE LE BAS

Rappel : Demain  (disait-elle hier) j'enlève le bas













dimanche 6 décembre 2015

DEMAIN J'ENLÈVE LE BAS


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PS, qui n'a rien à voir : 
Curieux penseur que Philippe-Joseph Salazar, professeur de rhétorique à l'Université du Cap, auteur de Paroles armées - Comprendre et combattre la propagande terroriste, prix Bristol des Lumières. Il voudrait, sur France Culture ou ailleurs, que cessant de dire "Daech" ou "l'État islamique" - soi-disant islamique -,  nous n'appelions cette monstrueuse entité que "le Califat" . "Califat" auto-proclamé, qu'aucun État ne reconnaît, mais notre auteur s'en moque, qui tient absolument à parler comme l'ennemi qu'il prétend combattre, à répercuter en bon perroquet ses plus flatteuses dénominations, puisque Ph.J Salazar exige aussi que les tueurs du supposé "Califat" nous leurs reconnaissions l'honorable qualité dont ils se prévalent de "combattants" ou de "partisans". De même, à suivre notre puissant penseur, s'agissant du grand tueur de masse Staline, sans doute aurait-il fallu pieusement énoncer les périphrases et métaphores de sa propagande, comme "Le petit père des Peuples" ("dépeuple" serait plus juste) ; s'agissant de Mao, autre assassin d'envergure : "Le Grand Timonier". Il est vrai que le penseur déclarait aussi, dans l'excellente émission Cultures Monde, qu'il trouvait "très beaux" (sic) les discours d'Al-Bagdadhi, le présumé "Calife". Opposons à l'étrange et fasciné Ph.J. Salazar cette réflexion de Cornélius Castoriadis, co-fondateur en 1948 de "Socialisme ou Barbarie" : "URSS : quatre initiales, quatre mots, quatre mensonges"


samedi 5 décembre 2015

DU MONDE AU BALCON

Afficher l'image d'origineIls sont retrouvés! Quoi? 
Les  soutifs de la Liberté! 
Photo J.Paul Pelissier (Reuters)

jeudi 3 décembre 2015

LA COLLINE

Journal Facebook de  L'Armurerie





Ce lecteur, assis au faîte de cette suréminente colline, sur cette chaise au très haut dossier, est présentement plongé dans un livre qui succède à tant d'autres, précédemment lus ou parcourus ou feuilletés et jetés en vrac, souvent encore ouverts, à même le sol qui en est presque tout entier jonché, comme de feuilles mortes un sous-bois automnal. Mais peut-être cette bibliothèque en désordre est-elle littéralement, si l'on peut dire, tombée du ciel, de ce ciel crépusculaire, aux couleurs fanées, comme pour instruire ce jeune homme d'une très ancienne histoire qui aurait trouvé son dénouement en ce même lieu, sur ce site surplombant, là-même où s'appuient les quatre pieds de sa chaise, sans que ses lectures lui aient encore apporté, semble-t-il, ne fût-ce qu'un début de réponse à l'énigme de cette vieille affaire, obscure comme le sera bientôt le paysage enténébré, et il s'endormira sur sa chaise, la tête tombée au-dessus de son livre  ouvert, au sein du noir total.

mardi 1 décembre 2015

L'IDOLE


Les membres de cette tribu bizarre, ayant endossé un habit cérémoniel verdâtre, entourent étroitement un homme vêtu de lin blanc et d'une capuche noire. Le pauvre diable est-il au moins un peu conscient que d'un instant à l'autre, brandissant l'épée qu'ils ont au côté, et que l'un des leurs, tout frétillant, assis au premier rang, a déjà dégainée, ils vont se ruer sur lui pour la seule, simple et bonne raison qu'il n'est pas vêtu comme eux ? Peut-être, dans le meilleur des cas, soudainement enclins à l'indulgence, vont-ils se suffire de le bombarder avec tous ces  gros bouquins, pour l'heure soigneusement rangés sur les rayonnages, jusqu'à tant que leur victime ait disparu sous le livresque monceau, et ils quitteront la salle, sur la pointe des pieds, comme après un grand crime, laissant le malheureux enfoui sous l'amas énorme mais dont qui sait si là-dessous il n'a pas commencé, par un étrange prodige, de s'amalgamer les milliers, les dizaines de milliers de feuillets, et son corps, resté semblable en sa forme, devrait finir par représenter une bibliothèque portative, accueillante au visiteur même si l'incroyable compression des feuillets, de la tête aux pieds du bonhomme livresque, a toutes les chances de rendre toute consultation impossible, ne concédant à ceux qui vont se succéder en ce lieu que le droit de se pencher sur ce gisant tout doré sur tranches, telle une idole infiniment précieuse mais dont ils ne savent comment user.