Entre ces deux Asperger, ou supposées telles, toutes deux venues du froid, et menues l'une et l'autre, la réelle et mythique Greta Thunberg et la fictive et géniale Lisbeth Salander - l'héroïne du regretté Stieg Larsson -, mon cœur ne balance pas : c'est Lisbeth que j'aime.
mardi 23 juillet 2019
GRETA / LISBETH
Entre ces deux Asperger, ou supposées telles, toutes deux venues du froid, et menues l'une et l'autre, la réelle et mythique Greta Thunberg et la fictive et géniale Lisbeth Salander - l'héroïne du regretté Stieg Larsson -, mon cœur ne balance pas : c'est Lisbeth que j'aime.
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .
dimanche 21 juillet 2019
PROUST PRÉCURSEUR DE FACE-APP
Vers la fin du « Temps
retrouvé », longtemps absent de Paris le narrateur se rend à une
« matinée » chez la princesse de Guermantes, où il a le choc de
soudainement découvrir les effets opérés par le Temps sur le visage des
invités, et de comprendre qu’il est lui-même devenu vieux … C’est la célèbre
séquence du « bal de têtes », selon l’expression de Proust. Nul doute
que les rusés concepteurs de FaceApp,
l’appli russe qui vous ride, creuse et flétrit la bobine en un clin d’œil, sont
des proustiens invétérés.
Libellés :
Marcello
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .
jeudi 18 juillet 2019
LES CONQUÉRANTES
(avec l'aimable collaboration de José Maria de Heredia)
Comme un vol de gerfauts hors
du charnier natal,
Fatiguées de porter les mecs et les nénettes,
Bizarres instruments à long col de métal,
En travers des trottoirs gisaient les trottinettes.
Libellés :
Trottinettes
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .
dimanche 14 juillet 2019
L’ORACLE HOUELLEBECQ ET
L’AFFAIRE VINCENT LAMBERT
Michel Houellebecq, l’écrivain national, dans sa
tribune du Monde daté du 12 juillet, voit dans la mort de Vincent Lambert un
crime d’État, pas moins : « Ainsi l’État français a réussi à faire ce
à quoi s’acharnait, depuis des années, la plus grande partie de sa
famille : tuer Vincent Lambert. » Autrement dit, le combattant
suprême et grand timonier de la littérature française s’aligne exactement sur
les parents de Vincent Lambert, couple de catholiques intégristes, d’ailleurs
en phase avec le Vatican selon lequel cet arrêt des soins est « une
défaite pour notre humanité » ; à l’inverse, l’envoi au bûcher, par
les Inquisiteurs de la sainte Église de Rome, des « hérétiques » de
tout poil ou des sataniques « sorcières » était une victoire pour
notre humanité.
Houellebecq, de sa position suréminente et
surplombante, est à même de nous délivrer un savoir absolu sur le vécu de
la victime de « l’État français » : « Il n’était en proie à
aucune souffrance du tout. » ; et puis, deux lignes plus bas :
« Il vivait dans un état mental particulier, dont le plus honnête serait
de dire qu’on ne connaît à peu près rien. » Un peu contradictoire avec ce
qui précède ? Tant pis. Juste après : « Il n’était pas en état
de communiquer avec son entourage, ou très peu (ce qui n’a rien de franchement
original ; cela se produit, pour chacun d’entre nous, à peu près toutes
les nuits). » Cette analogie, établie par le grand penseur, entre dix ans
d’état végétatif et notre sommeil quotidien, laisse … rêveur. Et comme le
romancier génial est doué de connaissances médicales et pharmacologiques sans
pareilles, il est en mesure d’affirmer que, grâce à la morphine :
« La souffrance n’est plus un problème, c’est ce qu’il faut répéter sans
cesse aux 95% de personnes qui se déclarent favorables à l’euthanasie. »
Vers la fin de « La carte et le
territoire » (2010, prix Goncourt, respect), le père du personnage
principal Jed Martin, atteint d’un cancer incurable va demander son euthanasie
en Suisse. Que fait le fils, informé après coup ? Il va … tabasser et
quasiment massacrer à coups de pieds et de poings une malheureuse employée de la bien réelle association
Dignitas qui a commis le crime de répondre favorablement au souhait, motivé, de
son père. Cette salutaire intervention du courageux Jed aura été précédée de
toute une série d’affabulations houellebecquiennes sur les horreurs des
protocoles de ces euthanasies ; un procès s’ensuivra, mais Houellebecq,
héros français, récemment décoré de la légion d’honneur des mains mêmes de
Macron, sera relaxé au nom des droits de la fiction à dire tout et n’importe
quoi.
Les 95% de Français qui en effet sont favorables
à l’euthanasie sont évidemment des idiots ; celles et ceux qui, refusant
la perspective de leur déchéance, vont volontairement mourir en Belgique ou en
Suisse, devraient plutôt faire soumission au discours du suprême savant
Houellebecq. Mais notre grand homme national, vertueux défenseur de la vie ou
la survie à tout prix, n’a pas trop à s’inquiéter : la lâcheté des
Présidents successifs, craintifs devant l’Église catholique (2% de nos
concitoyens vont à la messe tous les dimanches), le conservatisme dominant dans
le corps médical, donnent encore de beaux jours au tabou français de
l’euthanasie. La nouvelle loi de « bioéthique » se focalisera sur la
PMA, sujet plus glamour, et notre pays devrait en rester aux tartufferies
sédatives de la loi Leonetti. En attendant, comme antidote à l’oracle national,
on peut lire « Médecin catholique,
pourquoi je pratique l’euthanasie », de la Belge Corinne Van Oost, ou
« Le Tout dernier été » de
la romancière Anne Bert, qui atteinte de la terrible maladie de Charcot avait
choisi à 59 ans, en octobre 2017, d’aller mourir en Belgique.
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Houellebekistan
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .
mardi 9 juillet 2019
ABOUT "GODOT"
"En attendant Godot" décortiqué ce matin sur France Culture dans Les
Chemins de la philosophie, l'animatrice et son invité ayant simplement
oublié que la pièce ne se soutient que de ce nom génial : "Godot",
lequel ne saurait être que la francisation burlesque du "God" anglais,
dans cette pièce écrite en français par un natif anglophone. "Dieu" est
mort, depuis toujours, non sans avoir longtemps été le signifiant
majeur de l'Occident. Le Nom bouge encore dans la pièce de Beckett,
assez pour polariser l'attente de Didi et Gogo. Et dans l'Arbre, oublié
lui aussi, "arbuste" ou "arbrisseau" (les protagonistes d'une action
absente se chamaillent à ce propos), tombe sur la scène, rabougri, celui
primordial qui aura été cause (la faute à la Femme, bien sûr) de la
Chute, que l'arbre de la Croix rédime, pour les tenants de la fable
chrétienne. Ces Chemins de la philosophie n'auront pas su croiser ceux
de la théologie, dommage pour l'intelligence de la pièce.
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Godot
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .
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