Géronimots XXI

jeudi 29 juin 2017

QU'ELLES S'EN AILLENT TOUTES !

 Six ans après Qu'ils s'en aillent tous !son livre-choc, le néo-député Jean-Luc Mélenchon pousse un nouveau cri de guerre :
             Qu'elles s'en aillent toutes !
Qui?
Les députées femmes? Non.
Alors qui ? 
Les ... cravates !!! les bourgeoises cravates de ces messieurs du Palais Bourbon ! Emblèmes honnies par l'Insoumis Suprême, elles vivent leurs derniers jours depuis que les députés mélenchonistes, organisés en un commando mené par l'enragé Ruffin, ont entrepris d'épouvanter l'hémicycle. Armés de petits ciseaux, à défaut de couper des têtes comme aux grands jours de la Terreur révolutionnaire, ils se ruent sur ces messieurs, suppôts de la bourgeoisie et laquais du grand capital, pour leur cisailler la cravate, et s'accrochant à la taille, comme autant de scalps, ces dépouilles opimes, danser des sarabandes populaires en levant le poing !  Demain ils feront un feu de joie de ces vains bouts de tissu devant le Palais Bourbon, et le Peuple, voyant monter la fumée âcre, applaudissant les invectives, les exhortations et les promesses du camarade Jean-Luc, saura que le bonheur est proche.


mercredi 28 juin 2017

TRIPLÉS

Guido Reni sur la page Facebook de Frank Wan
La jeune fiancée n'avait pas été informée par le messager ailé, atterrissant à Nazareth, qu'elle donnerait naissance, virginale, à des triplés ! Celui des trois qui dort tout son saoul, avec la main maternelle posée sur son sein, sans doute se croit-il assuré d'avoir le job de Messie, Sauveur, Rédempteur. Restent les deux rouquins, desservis peut-être par le discrédit souvent attaché à  cette couleur ? N'empêche, ils s'accrochent : l'un s'est emparé d'un mamelon qu'il tète avec vigueur, tout en surveillant du coin de l'oeil son frangin qui par des gestes, des mimiques, voire des onomatopées, a tout l'air de réclamer à leur commune maman ce qu'il estime être son dû. Providence, manigances ou destin, seul l'avenir nous dira lequel des trois recevra le titre et coiffera la couronne ...

lundi 26 juin 2017

A L'OMBRE DES JEUNES FILLES aux oreilles EN choux-FLEURS


Marcel, jeune gommeux, en villégiature sur la côte normande, avec  pour duègne sa grand-mère, s'est amouraché d'une demoiselle aux allures garçonnières, évoluant au sein d'une petite bande de copines délurées, qui l'appellent "Titine". Leur hobby consiste, fort déshabillées sur la plage, en des exercices de boxe française qui ne sont pas pour rien dans les boursouflures et dentelures acquises par leurs esgourdes,  stigmates dont elles ne sont pas peu fières, y voyant un appas supplémentaire et singulier. Apeuré mais excité par  leurs prouesses physiques, Marcel consent à un assaut avec "Titine", qui sous les vivats de la petite bande en liesse n'a pas grand mal à envoyer au tapis le  jouvenceau. Et bras dessus bras dessous elles le laissent gisant dans le sable, où tout éplorée sa bonne grand-mère n'aura pas tardé d'accourir pour lui prodiguer ses soins, non sans le gourmander et lui tirer les oreilles.

vendredi 23 juin 2017

"UNE PETITE PASTILLE VERTE" par Johanna Avalda

Bref roman, mais grand roman que celui d'Avalda, tout entier fondé sur   la réminiscence. Anita, une vieille femme très très pauvre, trouve un soir sur une étagère une pastille ratatinée, qui gisait là depuis des lustres. A peine l'a-t-elle déposée sur sa langue qu'elle entre en extase et se revoit, fillette, très enrhumée, tout enrouée, piochant dans la boîte métallique ronde que lui tend sa maman une, deux, trois, quatre, dix, une kyrielle de ces mêmes petites pastilles vertes dont celle de l'étagère, quelque quatre-vingts ans plus tard, est la quintessence retrouvée. Et la pauvre vieille Anita, toujours suçotant la verte pastille, voit s'ordonner autour d'elle, en cercles toujours plus grands, tous les lieux et paysages de son enfance, exquisément évoqués par l'art d'Avalda, lorsque soudain lui revient le haut-le-coeur de la fillette qui avait imprudemment sucé toute la boîte, et comme jadis la fillette la pauvre vieille vomit spasmodiquement un liquide vert, mais son frêle organisme ravagé par les ans n'y résiste pas et après un dernier hoquet elle tombe raide sur le plancher souillé. Terrible fin, que l'on nous pardonnera, ou pas, d'avoir divulguée, mais fin admirable où plus que jamais éclate, de la merveille à l'horreur,  dans Une petite pastille verte, toute la richesse de l'art d'Avalda.

mardi 20 juin 2017

"DÉTRITUS-TOI"

(Armorique Libre, envoyé spécial)
Cependant que la célèbre Foire de Bâle  (Art Basel), déroulait ses fastes dédiés aux prestiges de l'Art Contemporain, la modeste cité de Guingamp, saluons-la,   ouvrait ses rues à des artistes locaux pour qu'eux aussi aient licence d'exposer des oeuvres fortes, dérangeantes, opaques aux petit-bourgeois obtus, si nous en croyons ce document qui nous donne à voir une puissante création du plasticien insoumis et rebelle Yoann Legoarrec : Détritus-Toi, protégée par un cordon de CRS contre les menées de bon citoyens au front bas qui tentaient de la brûler, et en d'autres temps eussent bien volontiers traîné le malheureux Legoarrec sur le bûcher de l'Art.

lundi 19 juin 2017

18 JUIN

Repliés sur un bout d'îlot résiduel, au pied d'un arbre totémique, groupuscule de rescapés roses méditant sur les mystères de leur identité et les arcanes de leur avenir

dimanche 18 juin 2017

EN MARCHE

Photo Jodi Champagne
La fatigue électorale se fait cruellement sentir en ce quatrième dimanche de scrutin, où nos trottoirs commencent d'être jonchés de citoyens de toutes obédiences qui, en marche vers les urnes, se sont  écroulés à quelques mètres parfois du bureau de vote. On cite même le cas de ces Insoumis, mus par leur amour pour le grand leader, qui littéralement galopaient vers l'urne pour fièrement y déposer, comme un poivrot claque un billet sur le comptoir, le bulletin du pseudopode local, et tel ce couple vous les verriez gisants, les membres gourds, la tête vide où se sont tus tous échos même lointains du Bruit et de la Fureur.

vendredi 16 juin 2017

LA MÉTAMORPHOSE

Un matin, au sortir d'un rêve agité, Gregor Samsung s'éveilla transformé dans son lit en un vieux poste de télé, allumé, crachotant et strié d'éclairs, mais qui suffirait peut-être à ses parents et à sa soeur pour suivre les péripéties de la soirée électorale du 2ème tour des législatives.

jeudi 15 juin 2017

DEUX CANDIDATS EN MARCHE










La République en Marche fait feu de tout bois, qui pour les législatives n'aura pas hésité à adouber, entre autres curiosités, des dandys déliquescents à l'instar de ces deux spécimens, dont le premier se présente à Cabourg (Calvados), le second à Orsay (Essonne), avec toutes les chances, l'un et l'autre, de l'emporter. Craignons que le futur député cabourgeais ne donne prioritairement ses soins (furtifs, l'homme perdant beaucoup de temps, dit-on, à  écrire des livres illisibles) au casino et au palace de cette station huppée, et que son homologue d'Orsay, remarquable par son hirsutisme, ne soit bientôt dévoré, non par le souci de sa circo, dont il se tamponne, mais par l'araignée qu'il a au plafond et qui a déjà colonisé le revers de son veston à côté de sa fastueuse lavallière verte, absorbé qu'il est, paraît-il, dans la jungle des chiffres, comme l'autre est enfoncé dans la luxuriance des lettres. En Marche, la République ? Soit, mais avec ces deux-là, vers quoi ?

mardi 13 juin 2017

UNE CANDIDATE EN MARCHE

Arrivée très largement en tête au 1er tour, cette candidate de la République en Marche, qui vient  tout juste de quitter sa permanence électorale, devrait l'emporter haut la main dans la circonscription de Trouville-sur-Mer (Calvados). Résidante au-dessus de la plage à l'ancien Hôtel des Roches Noires, fréquenté jadis par Marcel Proust, les  Trouvillais l'appellent familièrement par son petit nom : "Marguerite". Comme "Brigitte", l'épouse du nouveau Président, Marguerite partage sa vie avec un homme beaucoup plus jeune qu'elle, Yann, son cadet de trente huit ans. Elle ne cache pas que son "rêve de midinette" (sic) serait d'être invitée à l'Élysée avec Yann à la table du Président et de Brigitte, dans l'espoir, confiait-elle à des Marcheurs à l'issue d'un apéro électoral, de nouer un lien assez fort avec la première dame pour être à même de publier un livre d'entretien qui tournerait autour de leur commune "singularité conjugale". Car, nous avouait-elle, avec son franc-parler bien connu des Trouvillais : " Élue et lue ... quel pied, putain ! "

lundi 12 juin 2017

LE "PEUPLE POPULAIRE"

Le leader des Insoumis a fait grosse impression, au soir du 1er tour des législatives, quand après s'être écrié, à son habitude : "Mobilisez-vous, les gens ! ", non content d'invoquer rituellement "le peuple" il a créé ex abrupto le concept renversant, génial, révolutionnaire de "peuple populaire", suscitant illico les réactions enthousiastes voire quasiment mystiques de ses Insoumis.

vendredi 9 juin 2017

L'ART DU TENNIS

Donc le joueur beckettien (voir son bras gauche) Wawrinka vient au bout d'un match assez hénaurme (4h34 - quand même trop long) de l'emporter en demi-finale à Roland-Garros contre l'actuel N°1 Andy Murray dont on aimerait 1) qu'il s'habille un peu moins mal 2) qu'il beugle un peu moins en jouant. Mais depuis longtemps déjà il y a les joueurs plus ou moins silencieux et les gueulards, comme hélas Nadal en ce moment dans l'autre demi-finale contre le jeune et   très remarquable Dominic Thiem, lequel crie aussi en frappant la balle mais , tel Wawrinka, tel Federer, est un merveilleux adepte de cet immémorial revers à une main que les post-modernes bûcherons du tennis avaient presque évincé au profit de leur si vilain, si inélégant revers à deux mains. Avec ces trois joueurs-là, Thiem, Federer, Wrawinka, le tennis n'est plus seulement un jeu, un sport et un combat, mais un art.

mercredi 7 juin 2017

                ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2017
BENOÎT HAMON PRÉSENTE À LA PRESSE     SON VÉHICULE DE CAMPAGNE


dimanche 4 juin 2017

LES INSOUMIS

Photo Alex Howitt sur Facebook

Rassemblement
   d'Insoumis
     attendant   l'Hologramme

jeudi 1 juin 2017

QUE CHOISIR ?


Sept ans de réflexion n'auront pas été nécessaires pour conclure à l'avantage quantitatif du manteau, dont les pans  largement relevés à deux mains par  notre modèle  devraient pouvoir assurer, en toutes circonstances, la protection d'un plus grand nombre de sujets. Mais notre deuxième modèle souleva, en même temps que sa jupe blanche, l'enthousiasme des testeurs qui, même après la pluie, voulaient rester sur place ! Quelques uns, par un curieux paradoxe, parlaient de "bombe" à propos de cet abri. Ce sera donc à chacun de nos lecteurs de faire en son âme et conscience le choix le meilleur à ses yeux.