Ces trois donzelles auront apparemment été visitées par un certain Jesus (?) qui peut-être, entre deux séquences de son discours, si tant est qu'il soit discoureur, pouvait leur proposer, histoire de se détendre, et de les bluffer par la palette de ses dons, de se faire leur ... coiffeur? D'où, au sortir de ses artistiques travaux, ces plaisantes "choucroutes", et même des plus spectaculaires s'agissant, à côté de ses consoeurs auburn, de cette grande bringue brune qui sous cette coque deux fois plus grosse que son visage poupin, aurait de quoi dissimuler - à défaut d'en être une - une bombe? A tout le moins une bombinette qui, éclatant, projetterait à la ronde, non pas des éclats meurtriers, mais une nuée de versicolores serpentins de papier qui avidement déroulés par les amateurs, s'avèreraient tout marqués de signes : et désormais, pour avoir cru bon de s'en saisir, adossés à un mur ou assis sur un banc on les verra perpétuellement plongés dans ces minuscules grimoires, sourds désormais aux bruits du monde, tout entier requis par les âpres efforts de leurs déchiffrements et ne faisant plus que se demander qu'est-ce que c'est, was ist das, késako, mân-hou.
mercredi 25 mars 2015
BOMBE
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JC
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .