VOEUX PRÉSIDENTIELS POUR 2012

Le Gérofi a pu se procurer ce brouillon des voeux que le Président en exercice aurait pu adresser à ses chers compatriotes pour cette année 2012 qui, on s'en souvient, fut fatale au renouvellement de son bail.

Mes chers compatriotes,

   En cette fin d'année 2011 tout ne va pas si mal, car il n'y a pas que des pauvres en France, il y a aussi des riches, et je voudrais leur dire : continuez, enrichissez-vous encore et encore, notre pays est celui qui, de toute l'Europe, compte le plus grand nombre de multimillionnaires, comment ne pas en être fiers ? Quand un pauvre croise un riche, mais ça ne se produit pas souvent, celui-ci et celui-là évoluant sur des orbites qui, d'ordinaire, ne se recoupent pas. Personnellement je ne suis pas énormément riche, c'est Carla, et là c'est du sérieux. Nous habitons un bel hôtel particulier à Paris, juste derrière la Villa Montmorency, une adresse spéciale, ça s'appelle la Cité Interdite, interdite aux croquants, aux manants, au tout venant. La richesse n'a pas que des avantages, je le dis aux pauvres de ce pays, elle implique des devoirs : tu ne peux pas rouler dans une petite cylindrée, vivre dans un logis modeste, avoir une épouse vilaine quand tu es riche. S'il n'y avait pas de pauvres, il n'y aurait pas de riches. Certains voudraient vous duper en vous assurant que la richesse ruisselle : non, elle reste sur les déjà riches, elle cristallise sur eux, c'est ainsi. La richesse est la plus grande valeur, tout doit être fait pour la préserver, les riches sont la parure de la civilisation, ils sont mieux habillés, ils ont de l'aisance, de l'assurance, ils méritent l'admiration. Donc, Françaises, Français, je me présente tous mes voeux pour une belle et riche année 2012.

B.B. ÈVE ADAM

Je suis un tantinet choqué d’une phrase de Brigitte Bardot, dans ses Mémoires : Initiales B.B. (1999), à propos de la naissance de son fils : "J'aurais préféré accoucher d'un chien", non que la phrase soit incorrecte, mais sous la plume d'une gloire nationale et mondiale, et qui fut l’une des Marianne de plâtre de nos mairies, n'eussions-nous pu espérer un subjonctif?

Si, comme nous le dit la théologie catholique, le bon Jésus est le nouvel Adam, et la Vierge Marie la nouvelle Ève, n'y aurait-il pas de l'Oedipe dans l'air?

OSTHÉOPATHIE

Cette praticienne, douée d'un remarquable tour de main, n'aura eu besoin que de quelques gestes bien maîtrisés  pour venir à bout du très douloureux tour de rein de son patient que nous voyons ici  totalement relâché, décontracté, très "cool", nul doute qu'il sera sur pied et  en mesure de reprendre son job d'ici deux ou trois jours.

NOËL ET SUITE

Je me suis fait offrir un petit véhicule spatio-temporel qui devrait me permettre d'esquiver les fêtes-de-fin-d'année en sautant du 24 décembre au 26 et du 31 au 2 janvier !

Naître ou ne pas naître, c'est la question, surtout pour le petit Jésus qui n'aura même pas eu besoin de cette formalité pour faire un terrible buzz, à la suite de son paternel tout aussi fantomal. Sacrée famille ! Et la maman, donc !

(Dessin de Joann Sfar)

Macron, recevant à l'Élysée les curés de toutes les officines de superstition ouvertes sur le sol national, des cathos aux boudhistes (ne manquaient que les Adventistes, les Témoins de Jéovah, les Hare-Krishna, et Skippy : -http://www.dailymotion.com/video/x8p9t6), a évoqué en effet, en bon opportuniste, le spectre de la ... "radicalisation de la laïcité". Va falloir ficher S ces "radicaux laïcs".

BEAU COMME ...

(Avec Lautréamont : "Beau comme la rencontre ... ")

Beau comme la rencontre de la Mère Denis et de Mamie Nova dans une boîte pour lesbiennes du 3ème âge.
Beau comme la rencontre d'un Aborigène et d'une Australopithèque sur une courbure du Temps.
Beau comme la rencontre de John Le Carré et de Jean Le Rond D’Alembert dans le triangle des Bermudes.
Beau comme la rencontre de Toulouse-Loutrec et de Loutréamont dans les allées de Castorama.

LONG THON

Le thon, je m'en suis bouffé de bonne heure. Tôt le matin, réveillé en sursaut par maman, j'avais planant à l'orée de ma bouche une cuillère à soupe d'huile de foie, pas de morue, mais de thon ! Si je faisais des manières pour l'avaler, maman voulait me l'enfourner de force, dans l'intérêt supposé de ma croissance, et je me débattais et je m'en mettais partout sur mon pyjama, le ton montait, je pleurnichais, maman me criait tu vas nous l'avaler oui ton thon, et de peur d'affreuses représailles, genre tu ne reverras plus jamais ta grand-mère, j'avalais mon huile de foie de thon. Longtemps je ne revis plus de mon enfance que cette matutinale, huileuse, houleuse séquence, et j'en venais à me dire que ce serait toujours comme ça, que toujours je serais dans le thon.

MA CHRONIQUE MACRONIQUE

MARCHONS MARCHONS
50 minutes d'interviouve, dimanche soir, non dénuée de vacuité, du Président Junior par le si gentil, si joli Delahousse, au brushing toujours impec et toujours nouveau. Formidable innovation formelle : on est debout (jeunesse), on déambule (énergie) : départ du bureau du monarque, traversée des salles du Palais, descente d'un escalier. Pas de risque, avec Delédredon-Delahousse, de  fâcher Jupiter Jr par un propos insolent, tel naguère Poivre d'Arvor lançant tout à trac au vibrionnant Sarko, à propos d'un G8 : "Vous étiez un peu excité, comme un petit garçon dans la cour des grands", et quelque temps après cet accès l'inamovible présentateur du 20 heures de l'A2 se retrouva viré. Une caméra se multipliant en effets esthétisants, jusqu'à flouter les partenaires, comme Leonard posait sur la Joconde son sfumato.  Un instant en fond d'écran nous eûmes un garde-potiche, hommage au petit personnel du Palais. Ne manquait qu'une magique apparition de la pimpante "Brigitte", légère et court vêtue et juchée sur ses stilettos, mais ce ressort-là, pour avoir beaucoup donné, est sans doute un peu usé. Un moment convivial, consensuel, complaisant, donc, et tant pis si cette télé-là est aussi un peu "la honte", pour citer Junior, de l'audiovisuel public ?

MAO ZEDONG & MÉLENCHONG

 A la Maison de la Mutualité 24 rue Saint Victor Paris 5ème Samedi 26 décembre 2017 à 21 heures Grande Conférence du Professeur Enrique Rafael Alvarez-Sanchez de l'Université de Maracaïbo :
"DE LA PENSÉE MAO ZEDONG 

 LA PENSÉE MÉLENCHONG : 

UN ITINÉRAIRE"

NOIR C'EST NOIR AU VATICAN !

A leur grand émotion, et incompréhension, les astronomes viennent de découvrir à la faramineuse distance de 13,7 milliards d'années-lumière le "monstrueux" Trou Noir J1342+0928, d'une masse 800 millions de fois plus importante que notre pauvre bougre de Soleil, et flanqué de son quasar 40.000 fois plus lumineux à lui tout seul que toute notre pâlichonne Voie Lactée ! Comment le bon dieu de l'Église catholique pourrait-il être en mesure de gérer tant de démesure? Encore heureux s'il n'a pas été flambé par le Quasar et avalé par le Super Trou Noir, et peut-être même depuis toujours, chuchote-t-on dans les couloirs vaticanesques. Le pape tire la tronche et flippe sa race.

... DANS LA MAISON D'UN PANDA

UN ACADÉMICIEN MEURT, UN PANDA NAÎT

Émotion consensuelle franco-chinoise autour du bébé-panda Yuan-Meng prêté à la France et baptisé par "Brigitte" ... On ne parle pas de discorde dans la maison d'un panda.

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                             La France a peur :

                      Jean d'Ormesson

                             n'est plus

TARMAC

Furieux d'avoir été sèchement recalé au concours d'entrée à l'École des Spationautes, pour cause de QI insuffisant, de surpoids avéré et de paranoïa aggravée, cet individu, en signe de protestation, avait réussi à s'installer sur le tarmac pour suivre en direct le décollage de la fusée qui aurait dû, selon lui, l'expédier là-haut ! Interpellé par les fonctionnaires de police, il a immédiatement été transféré dans un hôpital psychiatrique.

BRÈVES

Le Gérofi

- Les ossements du Giganthrope reposaient sous le campement des Pygmées.

- Impuissant, il se méprend sur un épisode d'un roman de William Faulkner, et tel le panda mastiquant le bambou il passe le plus clair de son temps à grignoter des épis de maïs dans l'espoir de guérir de son mal.

- Il y a promesse de mariage entre M. Isidore Ducasse, auteur, et Mlle Isadora Duncan, artiste.

NEWS & PETITES ANNONCES

( Il Messaggerofi ) Universellement adoré comme étant le Saint Prépuce, il s'agirait en fait d'un fragment de l'hymen de la Bienheureuse Vierge Marie. A la nouvelle de la contrefaçon, tout un couvent de moniales tourne de l'oeil. Le Saint Père tente d'apaiser les esprits et de panser les âmes en proposant "un système d'équivalences".

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ANNONCES CLASSIEUSES
- Maman ch. pour son grd. garçon jeune boucher pour corrections sévères. Tr.bonne rémunération. Faire offre 102 bd Haussmann Paris.
- Phil. existentialiste tr. connu, petite taille, fétich, ch. uniforme tr. grde. taille général 2 étoiles, képi indisp., Faire offre JPS - NRF rue Séb. Bottin Paris.
- Ch. larrons (2) pour encadrer perso. principal ds. triptyque. travail peu fatig., bien rémunéré, niv. d'études indiff., bon physique.

ÉCARTS

Un mal qui répand la terreur est enfin dénoncé par ses victimes, pauvres femmes reléguées aux extrémités de la banquette par le malotru qui se répand à partir de sa position centrale. Mais l'heure n'est-elle pas venue de rétrospectivement dénoncer le carspreading  ? Ce vice  méconnu qui au siècle dernier faisait des ravages, remarquable par cet art d'écarter les jantes qui  à coup sûr aura inspiré nos  sans-gêne d'aujourd'hui qui se pavanent, non plus dans leur propre véhicule mais, pire, dans les transports en commun !

GRINGOIRE SAMSA

Un matin, au sortir d'un rêve agité, Gringoire Samsa s'éveilla transformé dans son lit en une monstrueuse Biscotte.

BALANCETONOISEAU.ORG

Nazareth News  

Une jeune fiancée Nazaréenne, mineure de moins de 18 ans, a été violée et engrossée par un individu déguisé en ... oiseau, appareillé d'une belle paire d'ailes ! Pour s'introduire chez elle, puis en elle, l'étrange personnage s'était dit porteur d'un message urgent d'une importance cruciale. Cocu avant même la nuit de noces, le futur mari, un homme d'âge mûr, menuisier-charpentier de son état, a pris la chose avec philosophie, allant jusqu'à dire aux gendarmes étonnés qu'il n'allait pas "se frapper pour si peu," d'autant que la jeune fiancée, dont le ventre s'arrondit, serait encore et toujours vierge ! Comprenne qui pourra les ressorts de cette opération ... La brigade de gendarmerie adjure les demoiselles nazaréennes de se cloîtrer jusqu'à l'interpellation de l'homme-oiseau, qui court ou vole toujours. Tout renseignement concernant le violeur pourra être communiquée à la rédaction. Nos lecteur.e.s le savent : à Nazareth News l'info c'est du sacré !

CENTENAIRE

Commémoration de la glorieuse Révolution d'octobre ! Une délégation de Moutons Insoumis se rend en pèlerinage sur les tombes des figures sacrées de la confrérie : Marx ... Engels ... Lénine, ... Staline ... Mao ... Chavez ... Guevara ... Castro.

















Pour commémorer le centenaire de la 
glorieuse révolution d'octobre,  ces moutons insoumis  en pèlerinage sur les tombes

EN CE JARDIN

Entre les herbes folles et les fleurs ont poussé dans ce jardin d'octobre, ici un monsieur à la barbe patriarcale, genre Moïse ou Jéhovah, et  là ce couple formé d'un homme moustachu, cambré, turgescent, surgi tout entier et tout d'un bloc, et du garçonnet fermement tenu sous sa coupe, dont si ça lui chante il pourra user comme parfois les bons pères dans leurs écoles ou, plus largement, en l'enrôlant dans des luttes visant au bonheur des peuples.

ALL INCLUSIVE

L’écriture dite « inclusive » est tendance, recommandée, bientôt peut-être obligatoire sous peine de poursuites. C’est un acquis des luttes des femmes pour leur émancipation : mesdames et messieurs les professeur.re.s, les auteur.re.s (au fait, pourquoi pas autrices ?). Mais quand un statut ou une activité avec terminaison en « e » est le fait d’un homme, pourquoi, symétriquement, ne pas éradiquer ce « e » féminisant ?

Ainsi un Louis-Ferdinand Céline (ce pseudo féminin – prénom de Céline Guillou, sa grand-mère maternelle - est-il un vol ou un hommage ?), le génial auteur (pas auteur.e) de Voyage au bout de la nuit ( il eût dû s’en tenir à ce bout-là), pourrait-il aujourd’hui écrire :

« J’étais tellement bleubite en arrivant au régiment, que l’adjudant, avisant ce nouveau recru, émit comme ça à la cantonade que je serais jamais capable de faire vigi, pas même sentinel, même les patates que je saurais pas les éplucher sauf si qu’on me mettait au cul la grosse caporale mamelue, moustachue et sadomaso. »

Je me sens petit dans le vaste monde. Pour me rassurer, je vais me flanquer d'un chien, pas n'importe lequel : un Obermann.

                 
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Il est temps que je l'avoue : j'ai été l'un des nègres d'Alexandre Dumas, et plus précisément le nègre principal de son principal nègre : Auguste Maquet.

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Il y a plus de poésie dans un dé à coudre de Baudelaire que dans un cageot de Victor Hugo.

LE GÉROFI - BRÈVES

Mme Christine Angot annonce qu'elle traînera devant les tribunaux toute auteure dont les écrits attenteraient à son monopole du roman incestuel.

                                 

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L'OMS pousse un cri d'alarme : 59% des romans US sont en surpoids et 41% souffrent d'obésité.

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Un nouvel explosif : la mélenchonitroglycérine. Mais attention : elle peut exploser à la figure de son usager.

MASTERCLASSE

Même les personnes généralement bien informées se perdent en conjectures quant à la raison de la présence d'un agnelet tout mignon aux pieds de Julius Mansel, immense écrivain, auteur d'une oeuvre ébouriffante et polymorphe, à l'occasion de sa récente et brillante masterclasse au Centre Pompidou à Paris. L'hypothèse la plus crédible serait que Mansel aurait suggéré par là son intention de se convertir sous peu au véganisme. Quant à savoir pourquoi l'agnelet manselien transporte ce curieux petit "bidule" en bois, pour citer un mot de Malcolm Lissard, dans Le Boutiquier Littéraire, c'est mystère et boule de gomme. La présence du godet posé par terre est évidemment d'intellection plus facile, Mansel étant réputé lever le coude plus que de raison, et ne s'en cache pas si l'on en juge par les titres de quelques uns des ses livres, de Biture, moi  à Comique éthylique, sans oublier cette somme (1000 pages), et ce sommet du picaresque, dont l'écriture manqua de le terrasser : L'homme au goulot entre les dents.

CANTAT

Madame, écoeurée par la une des Inrocks, a préféré tourner le dos pour arroser ses fleurs, pendant que monsieur parcourt l'interview d'un oeil sévère.

LE PEUPLE LA RUE LES GENS

Pour détourner le Peuple de l'image people de "Brigitte", Jean-Luc annonce l'élection d'une Miss Insoumise.

Jean-Luc appelle la Rue à défiler avec le petit doigt sur la couture du mélenchon.

Jean-Luc promet aux Gens l'apparition dans le ciel de 100.000 hologrammes de Lui.

IL FAUT CULTIVER NOTRE JARDIN

Surplombant ses mirifiques productions potagères et florales, disposées  more geometrico, ce maître- jardinier ne cache pas sa joie : il vient de remporter haut la main le Premier Prix de la Récolte des Pommes de Terre et le Grand Prix de la Récolte de la Tulipe ! 

BLAISE, MOI !

On la croyait assagie, il n'en est rien : Virgin del Pentu nous revient en cette profuse rentrée littéraire avec Blaise, moi !, roman historico-érotico-théologique de la plus belle eau, teintée d'hémoglobine. Blaise, jeune janséniste enragé, en couple incestueux avec Jackie, sa soeur cadette, s'embarque avec elle dans un périple qui aura pour objet,  moins la visite aimable des provinciales curiosités  de notre beau pays, que la tuerie de tous les jésuites, engeance honnie des deux amants augustiniens, qui auront eu le malheur de les rencontrer en route. Pour appâter les révérends, Blaise n'hésite pas à leur dévoiler les charmes de sa soeur, avant de les attirer vers la couche qu'il partage avec elle, dans les auberges et autres relais de poste. Et nos jésuites de tout poil, émoustillés à la perspective d'une débauche trioliste, de courageusement se risquer dans l'aventure, après avoir marmonné un confiteor en manière de préservatif ; et la jésuitique intromission à peine opérée, Blaise de prestement passer un lacet autour du cou du révérend père, qui se débattra en vain non sans que son membre, plus dur qu'une barre de fer par le fait de la constriction, exalte sans mesure la jouissance de Jackie, sous les yeux exorbités de son frangin qui, quelque peu impuissant, ne parvient à l'orgasme qu'à la faveur de cette scénographie. Traqués par la maréchaussée royale, les deux jansénistes lanceront dans le vide leur méchant carrosse à cinq sols, on retrouvera Blaise et Jackie fracassés et enlacés au bas de la falaise, leurs corps seront jetés à la voirie.

REMAKE

Assis dans son fauteuil directorial, ce producteur hilare, entouré de l'équipe de tournage et des principaux acteurs, vient de signer pour un remake à grand spectacle du Gendarme de Saint-Tropez.

CRYOGÉNIE

Atteint d'une maladie incurable et mortelle, et redoutant, de surcroît, de sombrer bientôt dans la démence totale, cet homme s'apprête à se faire cryogéniser, dans l'attente des progrès de la médecine. Pointant la main gauche vers l'appareil ad hoc, que lui présente un technicien, il semble toutefois dubitatif quant à la possibilité d'y insérer son volumineux individu. Il faudra sans doute l'y mettre de force, ne fût-ce que pour respecter  ses dernières volontés mentionnées sur le carnet que nos voyons dans les mains de l'un de ces messieurs qui le circonscrivent.

A L'OMBRE DES JAUNES FILLES EN FLEURS

Loin des produits frelatés de consommation courante, A l'ombre des jaunes filles en fleurs évoque avec art l'irrésistible évolution d'une station balnéaire normande, très chic, fréquentée par de riches bourgeois et des ducs, mais graduellement envahie par une clientèle asiatique. Le narrateur, petit jeune homme qui cherche à s'affranchir des jupons de sa grand-mère, ne tardera pas d'orienter ses désirs vers une petite bande de demoiselles nippones, non seulement très délurées mais adeptes de diverses pratiques spéciales, dont au premier chef le bondage. C'est ainsi que par un beau soir d'été, mi-consentant mi-contraint notre héros en viendra à se voir artistiquement mais solidement lié et ligoté en bout de plage, à peu près nu, dans le rien moins que simple appareil d'un réseau de cordelettes savamment nouées et entrelacées où sa pauvre grand-mère, tardivement alertée par un appel enjoué de Nanami, la  perverse Nippone aimée de son petit-fils, n'aura pas fini d'embrouiller ses tremblantes mains, toutes marquées de taches de vieillesse, sans qu'au point du jour, après toute une nuit de cette lutte hasardeuse avec les noeuds, l'entortillé captif ait en rien approché de sa délivrance.

CRASH DE L'ASSOMPTION

La sainte Vierge, ayant complètement raté son envol rituel du 15 août, est lourdement retombée sur le tarmac !

A LA RECHERCHE DU TRAM PERDU

Un petit jeune homme cherche désespérément le tramway où des voisins auraient vu monter sa grand-mère, pour laquelle il éprouve une affection immodérée. Toute  la journée il ne cesse de sauter de ligne en ligne, interrogeant les conducteurs, les passagers, en vain. La nuit venue, il s'endort dans l'un des trams arrêtés au dépôt, et dans un rêve il revoit la vieille dame, endormie elle aussi mais au fond d'un tramway tout rouillé, véritable épave, qu'il finit par retrouver : il y entre, il se jette en pleurs sur la bonne vieille qui dans le choc tombe et s'éparpille en un nuage de poussière ocre envahissant la gorge et les bronches du petit malheureux secoué de quintes et qui, s'éveillant de son rêve agité, continue de tousser, inaugurant un symptôme qui se chronicisant le tiendra sa vie durant, jusqu'à son douloureux dernier souffle.

POUBELLISSIMA

Photo page Facebook Enola S.Cluzeau

Réceptacle élu par l'Élysée

pour accueillir les

promesses de

campagne

vouées à

l'oubli

MODE PUDIQUE

Page Facebook Fabrice Lefaix

Un certain flottement s'observe ici ou là dans le port du voile. Il n'est pas sûr que ce modèle puisse obtenir le label Mode pudique, pour cause d'échancrures et autres ouvertures mal maîtrisées, aidées ou non par le vent fripon qui souffle sur nos côtes. Du moins cette jeune personne aura-t-elle évité de s'offrir toute nue au soleil ...

IL Y A 396 ANS

Il y a 396 ans, le 8 juillet 1621, naissait Jean de la Fontaine, d'une fontaine où il y a à boire et à manger, du meilleur et du moins bon. Quand notre génial fabuliste allonge la sauce, le niveau baisse. Seul Proust a su faire d'un défaut de concision une supériorité, à l'encontre de Balzac ou de Hugo ou de tant de romanciers américains (USA) qui se croient tenus de refléter dans de pesants pavés de l'Ours l'immensité ou l'énormité de leur pays mosaïqué, trop de é dans cette relative. Rien de trop, c'est le titre de l'une des fables, et l'adage qui figurait, au côté du Connais-toi toi-même, au fronton du temple de Delphes. Le Lion devenu vieux est en douze vers (10 alex + 2 octos) un parfait exemple d'un rien de trop et d'un art du bref à son sommet, et nous rappelle, avec ce vieux Lion exterminé par ses sujets, inclus le coup de pied de l'Âne, que notre fabuliste fut à sa manière un Insoumis, qui n'est pas celle tapageuse de certain sénateur devenu vieux, répandu en hologrammes et en invectives. A la différence de nos autres "classiques", La Fontaine ne fut jamais en faveur à Versailles, disqualifié par son amitié avec le fastueux puis malheureux surintendant Fouquet, bête noire du Roi et bientôt emprisonné à vie. A quand le retour à la récitation et - modeste proposition, -l'obligation pour être bachelier de savoir par coeur ne fût-ce que trois fables de La Fontaine et disons neuf sonnets tirés de Baudelaire, Verlaine, Nerval, Rimbaud ?

JALOUSIE

Gros-Kim épie d'un oeil jaloux Jupiter Jr.  descendu des hauteurs de l'Olympe pour plonger, nouveau Neptune,  dans les abysses des océans

EN MOUVEMENT

Benoît Hamon au volant de la voiture amirale de son "Mouvement du 1er Juillet".

VERBA VOLENT

Joyeux rassemblement de nos compatriotes antarctiques réchauffés par les échos du verbe jupitérien junior répercuté depuis le château présidentialisé de Versailles jusque sur leur natale et glacialeTerre Adélie

 

TRUMP ATTACKS

Photo sur apreslapub.fr

PHOTOGÉNIE

     












Déjà célébrissime (je devrais dire "culte"), la photo officielle du néo-Président (qui "affole la Toile") est fort astucieusement construite : la trouée entre les deux verdoyantes ramures élyséennes aura permis à notre Jupiter Jr. d'y inscrire sa (très photogénique) tête, pour signifier que même élu d'en bas, par le peuple français (ce qu'il en reste après excessive abstention et vote marinolepéniste), "en même temps" il procède d'en haut, tel le Superman US - dont on sait que le Superdupont de Gotlib fut un avatar.

QU'ELLES S'EN AILLENT TOUTES !

 Six ans après Qu'ils s'en aillent tous !, son livre-choc, le néo-député Jean-Luc Mélenchon pousse un nouveau cri de guerre :
             Qu'elles s'en aillent toutes !
Qui?
Les députées femmes? Non.
Alors qui ? 

Les ... cravates !!! les bourgeoises cravates de ces messieurs du Palais Bourbon ! Emblèmes honnies par l'Insoumis Suprême, elles vivent leurs derniers jours depuis que les députés mélenchonistes, organisés en un commando mené par l'enragé Ruffin, ont entrepris d'épouvanter l'hémicycle. Armés de petits ciseaux, à défaut de couper des têtes comme aux grands jours de la Terreur révolutionnaire, ils se ruent sur ces messieurs, suppôts de la bourgeoisie et laquais du grand capital, pour leur cisailler la cravate, et s'accrochant à la taille, comme autant de scalps, ces dépouilles opimes, danser des sarabandes populaires en levant le poing !  Demain ils feront un feu de joie de ces vains bouts de tissu devant le Palais Bourbon, et le Peuple, voyant monter la fumée âcre, applaudissant les invectives, les exhortations et les promesses du camarade Jean-Luc, saura que le bonheur est proche.

TRIPLÉS

Guido Reni sur la page Facebook de Frank Wan

La jeune fiancée n'avait pas été informée par le messager ailé, atterrissant à Nazareth, qu'elle donnerait naissance, virginale, à des triplés ! Celui des trois qui dort tout son saoul, avec la main maternelle posée sur son sein, sans doute se croit-il assuré d'avoir le job de Messie, Sauveur, Rédempteur. Restent les deux rouquins, desservis peut-être par le discrédit souvent attaché à  cette couleur ? N'empêche, ils s'accrochent : l'un s'est emparé d'un mamelon qu'il tète avec vigueur, tout en surveillant du coin de l'oeil son frangin qui par des gestes, des mimiques, voire des onomatopées, a tout l'air de réclamer à leur commune maman ce qu'il estime être son dû. Providence, manigances ou destin, seul l'avenir nous dira lequel des trois recevra le titre et coiffera la couronne ...

A L'OMBRE DES JEUNES FILLES aux oreilles EN choux-FLEURS

Marcel, jeune gommeux, en villégiature sur la côte normande, avec  pour duègne sa grand-mère, s'est amouraché d'une demoiselle aux allures garçonnières, évoluant au sein d'une petite bande de copines délurées, qui l'appellent "Titine". Leur hobby consiste, fort déshabillées sur la plage, en des exercices de boxe française qui ne sont pas pour rien dans les boursouflures et dentelures acquises par leurs esgourdes,  stigmates dont elles ne sont pas peu fières, y voyant un appas supplémentaire et singulier. Apeuré mais excité par  leurs prouesses physiques, Marcel consent à un assaut avec "Titine", qui sous les vivats de la petite bande en liesse n'a pas grand mal à envoyer au tapis le  jouvenceau. Et bras dessus bras dessous elles le laissent gisant dans le sable, où tout éplorée sa bonne grand-mère n'aura pas tardé d'accourir pour lui prodiguer ses soins, non sans le gourmander et lui tirer les oreilles.

"UNE PETITE PASTILLE VERTE" par Johanna Avalda

Bref roman, mais grand roman que celui d'Avalda, tout entier fondé sur   la réminiscence. Anita, une vieille femme très très pauvre, trouve un soir sur une étagère une pastille ratatinée, qui gisait là depuis des lustres. A peine l'a-t-elle déposée sur sa langue qu'elle entre en extase et se revoit, fillette, très enrhumée, tout enrouée, piochant dans la boîte métallique ronde que lui tend sa maman une, deux, trois, quatre, dix, une kyrielle de ces mêmes petites pastilles vertes dont celle de l'étagère, quelque quatre-vingts ans plus tard, est la quintessence retrouvée. Et la pauvre vieille Anita, toujours suçotant la verte pastille, voit s'ordonner autour d'elle, en cercles toujours plus grands, tous les lieux et paysages de son enfance, exquisément évoqués par l'art d'Avalda, lorsque soudain lui revient le haut-le-coeur de la fillette qui avait imprudemment sucé toute la boîte, et comme jadis la fillette la pauvre vieille vomit spasmodiquement un liquide vert, mais son frêle organisme ravagé par les ans n'y résiste pas et après un dernier hoquet elle tombe raide sur le plancher souillé. Terrible fin, que l'on nous pardonnera, ou pas, d'avoir divulguée, mais fin admirable où plus que jamais éclate, de la merveille à l'horreur,  dans Une petite pastille verte, toute la richesse de l'art d'Avalda.

"DÉTRITUS-TOI"

(Armorique Libre, envoyé spécial)

Cependant que la célèbre Foire de Bâle  (Art Basel), déroulait ses fastes dédiés aux prestiges de l'Art Contemporain, la modeste cité de Guingamp, saluons-la,   ouvrait ses rues à des artistes locaux pour qu'eux aussi aient licence d'exposer des oeuvres fortes, dérangeantes, opaques aux petit-bourgeois obtus, si nous en croyons ce document qui nous donne à voir une puissante création du plasticien insoumis et rebelle Yoann Legoarrec : Détritus-Toi, protégée par un cordon de CRS contre les menées de bon citoyens au front bas qui tentaient de la brûler, et en d'autres temps eussent bien volontiers traîné le malheureux Legoarrec sur le bûcher de l'Art.

18 JUIN

Repliés sur un bout d'îlot résiduel, au pied d'un arbre totémique, groupuscule de rescapés roses méditant sur les mystères de leur identité et les arcanes de leur avenir

EN MARCHE

Photo Jodi Champagne

La fatigue électorale se fait cruellement sentir en ce quatrième dimanche de scrutin, où nos trottoirs commencent d'être jonchés de citoyens de toutes obédiences qui, en marche vers les urnes, se sont  écroulés à quelques mètres parfois du bureau de vote. On cite même le cas de ces Insoumis, mus par leur amour pour le grand leader, qui littéralement galopaient vers l'urne pour fièrement y déposer, comme un poivrot claque un billet sur le comptoir, le bulletin du pseudopode local, et tel ce couple vous les verriez gisants, les membres gourds, la tête vide où se sont tus tous échos même lointains du Bruit et de la Fureur.

LA MÉTAMORPHOSE

Un matin, au sortir d'un rêve agité, Gregor Samsung s'éveilla transformé dans son lit en un vieux poste de télé, allumé, crachotant et strié d'éclairs, mais qui suffirait peut-être à ses parents et à sa soeur pour suivre les péripéties de la soirée électorale du 2ème tour des législatives.

DEUX CANDIDATS EN MARCHE

La République en Marche fait feu de tout bois, qui pour les législatives n'aura pas hésité à adouber, entre autres curiosités, des dandys déliquescents à l'instar de ces deux spécimens, dont le premier se présente à Cabourg (Calvados), le second à Orsay (Essonne), avec toutes les chances, l'un et l'autre, de l'emporter. Craignons que le futur député cabourgeais ne donne prioritairement ses soins (furtifs, l'homme perdant beaucoup de temps, dit-on, à  écrire des livres illisibles) au casino et au palace de cette station huppée, et que son homologue d'Orsay, remarquable par son hirsutisme, ne soit bientôt dévoré, non par le souci de sa circo, dont il se tamponne, mais par l'araignée qu'il a au plafond et qui a déjà colonisé le revers de son veston à côté de sa fastueuse lavallière verte, absorbé qu'il est, paraît-il, dans la jungle des chiffres, comme l'autre est enfoncé dans la luxuriance des lettres. En Marche, la République ? Soit, mais avec ces deux-là, vers quoi ?

UNE CANDIDATE EN MARCHE

Arrivée très largement en tête au 1er tour, cette candidate de la République en Marche, qui vient  tout juste de quitter sa permanence électorale, devrait l'emporter haut la main dans la circonscription de Trouville-sur-Mer (Calvados). Résidante au-dessus de la plage à l'ancien Hôtel des Roches Noires, fréquenté jadis par Marcel Proust, les  Trouvillais l'appellent familièrement par son petit nom : "Marguerite". Comme "Brigitte", l'épouse du nouveau Président, Marguerite partage sa vie avec un homme beaucoup plus jeune qu'elle, Yann, son cadet de trente huit ans. Elle ne cache pas que son "rêve de midinette" (sic) serait d'être invitée à l'Élysée avec Yann à la table du Président et de Brigitte, dans l'espoir, confiait-elle à des Marcheurs à l'issue d'un apéro électoral, de nouer un lien assez fort avec la première dame pour être à même de publier un livre d'entretien qui tournerait autour de leur commune "singularité conjugale". Car, nous avouait-elle, avec son franc-parler bien connu des Trouvillais : " Élue et lue ... quel pied, putain ! "

LE "PEUPLE POPULAIRE"

Le leader des Insoumis a fait grosse impression, au soir du 1er tour des législatives, quand après s'être écrié, à son habitude : "Mobilisez-vous, les gens ! ", non content d'invoquer rituellement "le peuple" il a créé ex abrupto le concept renversant, génial, révolutionnaire de "peuple populaire", suscitant illico les réactions enthousiastes voire quasiment mystiques de ses Insoumis.