Oui, moi, personnellement, ça se passait hier 30 octobre sur ventscontraires.net, le site collaboratif du Théâtre du Rond-Point.
http://www.ventscontraires.net/article.cfm/15433_j_arrete_le_progres_.html
J’arrête le progrès !
J’ai
décidé d’arrêter le Progrès ! A moi tout seul, c’est urgent, c’est une
question de salubrité publique. Ils sont tant qui en parlent sans avoir jamais
rien fait, eh bien moi, si ! L’idéal ce serait sans doute, m’avançant
fièrement, lui barrant la route, de lui annoncer que, Progrès, au nom de la Loi
je t’arrête ! Et si tu n’obtempères pas je … Sauf qu’à procéder ainsi, je
risque de le voir continuer tout droit, buté comme il est, sans ralentir, sans
dévier d’un chouia, et je vais me faire renverser mais alors, grave … Encore
heureux si je ne me retrouve pas aplati à même le macadam par ce rouleau
compresseur sans état d’âme, mais aplati comme on n’a pas idée, jusqu’à ne plus
représenter qu’une sorte de, comment dire, film ? De film si parfaitement
appliqué à la chaussée qu’il lui est, que je lui suis consubstantiel, et comme
si de rien n’était, loin de s’être interrompu le trafic continue de plus belle,
quand je dis de plus belle c’est que, m’est avis, ça roule mieux que jamais,
tous les véhicules, à deux ou quatre roues ou davantage, sensiblement plus
véloces grâce à moi, à mon revêtement, à mon film, lequel s’est propagé tout du
long et jamais la circulation n’aura été aussi aisée, aussi fluide, sans parler
des bruits de roulement qui sont, si je tends l’oreille, si j’en avais encore
une pour la tendre, merveilleusement amortis. Et cela s’appelle, et je n’y suis
pas pour rien, moi qui d’apparence ne suis plus grand chose, cela s’appelle le
Progrès !