Ces deux messieurs sont en compétition pour le coeur et le corps de cette blonde, qui semble avoir jeté son dévolu sur le plus BCBG des deux, mais rien ne nous dit qu'elle ne va pas, se ravisant, élire le bad boy en parka grisâtre, à moins que se refusant à choisir elle ne prenne la paire ? Et nous les verrons s'emmêler tous les trois sur les marches de l'escalier - leur domicile fixe, ou plutôt mobile - et bientôt, en proie à leur fureur érotique, le dégringoler, et peut-être même les malheureux viennent-ils d'amorcer leur descente vers Dieu sait quels souterrains Enfers où en ces lieux sulfureux nous pourrions voir la tignasse de la blondasse s'embraser et brûler, non pas en un moment, mais sans fin, sans que ses deux amants se découragent qui voudraient, non pas éteindre, mais étreindre cette torche qui se tord dans les profondeurs et lentement les calcine, les carbonise, jusqu'à ne laisser de leurs tristes personnes que deux blocs noirâtres piétinés et concassés sous les bottes de la blondasse qui, lascive, ondule dans l'ombre traversée par le feu éternel de ses longs cheveux.
jeudi 5 novembre 2015
FATALE
Libellés :
Dombasle
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .