Géronimots XXI

samedi 11 juillet 2015

CASTORAMA

CASTORAMA : Boutique entièrement consacrée à Simone de Beauvoir.
                         
 Les Castoramas mettent la clé sous la porte !

La triste nouvelle vient de tomber : il n’y aura bientôt plus aucun Castorama en France ni hors de France ! Nos lecteurs seniors n’ont pas oublié que le triomphe mondialisé du Deuxième Sexe  avait permis l’ouverture d'un premier Castorama à New-York, dans le quartier de Greenwich Village, bientôt suivi de beaucoup d’autres, de Rome à Shanghai, de Moscou à Tombouctou. On y trouvait non seulement les œuvres complètes de la Grande Simone, comme la surnommaient affectueusement ses disciples, mais force reliques dont les plus prisées l’associaient à son compagnon de route, un certain Jean-Paul Sartre, qui passa toute sa vie dans l’ombre de la philosophe féministe, et même au sens physique puisqu’elle le dominait d’une bonne tête. Des facétieux l’appelaient Fidel Sartro, malgré les passades qu’il s’autorisait, dans la candide espérance de s’affranchir du joug. Témoignage émouvant de l’histoire du couple, tous les Castoramas exposèrent longtemps, dans une vitrine dédiée, la reproduction à l’identique de ces pauvres lunettes de Jean-Paul, aux verres fendus, aux branches métalliques tordues, à côté de la page des Mémoires de Guerre de Simone évoquant la terrible crise de ménage à l’issue de laquelle « Je me ruai sur le pauvre Poulou, qui venait de me déchirer mon turban, et sans égards pour sa myopie, aggravée par son strabisme, je lui arrachai ses binocles et je les foulai aux pieds tandis que lui, placide, sortait de sa poche ses lunettes de secours, rafistolées à la suite d’une précédente algarade où elles avaient morflé. »