Ces deux photos sont datées de 1958. La deuxième nous révèle ce que la première voudrait nous cacher en nous faisant croire qu'à cette époque antédiluvienne, en cette année 1958 où le général de Gaulle accédait au pouvoir, les postes de télé ne pouvaient être que ces cubes encombrants, ces disgracieuses boîtes, alors même que les élégants écrans plats, promis à un avenir radieux, venaient d'apparaître comme en atteste l'agréable image télévisée de cette odalisque champêtre (ce n'est pas Mme de Gaulle). Tel est le pouvoir du grand capital que durant plusieurs décennies il aura réussi à soustraire au "peuple", comme dirait M. Mélenchon, qui se gargarise de ce vocable, un progrès technique majeur pour le réserver à une poignée de privilégiés, tels les résidents de ce luxueux bungalow, de cette manière de datcha, admis à jouir égoïstement de leur récepteur new look.
samedi 15 octobre 2016
TÉLÉ & TÉLÉ
Libellés :
TV
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .