La photo de ce trio devrait en principe faire ornement au calendrier 2017 des "Républicains", qui sera proposé en décembre dans les cages d'escalier par les vaillants militants de ce parti, dopés par l'approche de la présidentielle. Les trois caïds, les trois chefs les plus "capés", si l'on peut dire, remisant un moment au vestiaire rivalités féroces et haines recuites, ont voulu donner au pays l'image encore estivale d'une harmonie sublimée par les peintures dont ils se font parure, vêtus de probité candide et de raies blanches. Égalitairement coiffés tous les trois d'un bonnet rappelant l'emblématique bonnet phrygien, on aura reconnu, au centre du triptyque en sa qualité de senior, Juppé, dit "Juju", dit "Jupin" , flanqué à sa droite d'un "Sarko" teigneux, encore appelé "Sarkozyx", en mémoire de nos ancêtres les Gaulois, dont il descend directement, et à sa gauche d'un Fillon, dit "Fifi", calme mais résolu. Espérons seulement qu'à l'issue de la séance photographique les trois chefs n'auront pas furieusement roulé dans la poussière, insoucieux de saloper la fragile beauté de leurs costumes minimalistes spécialement créés, nous dit-on, par le fameux Buren, grand maître mondial de la rayure.
mardi 20 septembre 2016
RAIES PUBLIQUES
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .