Empaqueté dans mon lit défoncé, aux draps dégueus et moites,
je matais d’un œil haineux ces gros mosquitos s’ingéniant à leurs trajectoires
absurdes, zigzagantes, qui vouaient à l’échec mes tentatives réitérées pour les
écrabouiller à l’aide d’un vieux numéro de l'Obs gisant sur la table de
nuit où que des couples en lune de miel avaient entrelacé leurs initiales à la
pointe d’un canif. Je lus sur la une du magazine, en caractères gros comme mes
mosquitos :
DSK : être ou ne pas être un pig
Les bonnes feuilles du roman de Marcellina Iacul
J’essayai de me branler sur cette histoire
où j’entravais que dalle. J’arrivais même pas à bander avec les considérations
zoophiliques de Iacul sur le cas de ce DSK dont je ne savais que couic.
J’aurais préféré trouver dans le tiroir la bible des
Gédéons, comme à New-York, j’avais eu des érections formidables avec cette histoire après le feu à Sodome, quand les filles de Loth font boire leur vieux et lui montrent leurs chattes pour qu’il les engrosse fissa. Je lâchais Iacul et son DSK, Y-à-qu’à et
son DSQ, que je me disais, ça m'arrachait même pas un sourire. Je bandais toujours pas.
J’éteignis le lustre, la lune moche éclairait la chambre, les mosquitos
vrombissaient.
Louis-Ferdinand Céline Goyave au goût de l’inouï