Ce garçonnet ne l'a pas toujours été, dont nous croyons savoir qu'à sa lointaine entrée dans la carrière de mécano, très largement senior il n'était déjà plus très loin d'une retraite bien méritée, quand il faut croire que le Temps se mit à aller à rebours, et dès lors, jour après jour, heure après heure, minute après minute notre chevronné mécano rajeunissait, et le véhicule sous lequel il s'échinait, emporté dans le même mouvement, insensiblement se réduisait de sorte à se proportionner à la taille de son mécano toujours plus petiot, tel que nous le voyons ici, et toujours aussi dur à l'ouvrage. Reste à savoir si le processus est appelé à s'enrayer, et la situation acquise à se stabiliser, ou si, au contraire, les choses suivant leur cours, il faut s'attendre à ce que la petite auto, à force de se miniaturiser, et le garçonnet, à force de rapetisser ... : et sur le sol nu nous ne verrons plus qu'une pince et une clé mais si petites, si petites, comme à seule fin de témoigner de quelque énigme incompréhensible, ou de figurer, quoique minuscules, les armes d'un crime parfait.
samedi 28 février 2015
LA RÉPARATION
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .