"En attendant Godot" décortiqué ce matin sur France Culture dans Les
Chemins de la philosophie, l'animatrice et son invité ayant simplement
oublié que la pièce ne se soutient que de ce nom génial : "Godot",
lequel ne saurait être que la francisation burlesque du "God" anglais,
dans cette pièce écrite en français par un natif anglophone. "Dieu" est
mort, depuis toujours, non sans avoir longtemps été le signifiant
majeur de l'Occident. Le Nom bouge encore dans la pièce de Beckett,
assez pour polariser l'attente de Didi et Gogo. Et dans l'Arbre, oublié
lui aussi, "arbuste" ou "arbrisseau" (les protagonistes d'une action
absente se chamaillent à ce propos), tombe sur la scène, rabougri, celui
primordial qui aura été cause (la faute à la Femme, bien sûr) de la
Chute, que l'arbre de la Croix rédime, pour les tenants de la fable
chrétienne. Ces Chemins de la philosophie n'auront pas su croiser ceux
de la théologie, dommage pour l'intelligence de la pièce.
mardi 9 juillet 2019
ABOUT "GODOT"
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Godot
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .