Dans Prie-Dieu, la précédente
livraison de notre indispensable blog (4 août 2016
http://geronimots.blogspot.fr/2016/08/prie-dieu.html), nous traitions des
modalités pratiques de l'accès direct au Dieu de Jésus-Christ, ce Dieu sensible
au coeur cher à Pascal qui appelle l'incrédule à se mettre au plus vite à
genoux pour entrer sur la voie de son salut. Mais il ne faut pas se laisser
distraire, et revoilà le grand thème pascalien du divertissement ! Notre
misère est accablante, mais un rien suffit pour nous divertir, et nous détourner de la recherche de Dieu : telle cette jeune femme qui, dans un élan soudain,
avait voulu tenter le coup, et se laissant choir sans chichi sur les deux
genoux, à même le tapis pelucheux de sa chambre, elle s'apprêtait, selon la
recommandation de Pascal, à "prier des lèvres" quand la télé
s'interposa, au point de l'interrompre dans le simple geste d'agrafer
son soutif, ou de le dégrafer pour atteindre au même et total dénuement
que Marie l'Égyptienne ou Marie-Madeleine au désert. Et c'est ainsi que
le petit écran, par le seul fait de sa présence chatoyante, mouvante et
parlante, aura été, à celle qui se disposait à prier le Seigneur, le plus
mortel des prive-Dieu.
lundi 8 août 2016
PRIVE-DIEU
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .