Il aura fallu plus d'un demi-siècle, et les aveux de Jean-François Taforeau, l'ancien employé d'une station-service, pour que la vérité éclate sur le drame qui le 3 janvier 1960 coûta la vie à Albert Camus et à Michel Gallimard, quand la puissante Facel Vega de l'éditeur du prix Nobel de littérature 1957 se brisa contre un platane, sur la Nationale 5, dans une ligne droite au sud de Fontainebleau : Jean-Paul Sartre en personne, vêtu d'une combinaison graisseuse de mécano, trop grande de plusieurs pointures, assisté de son cher Castor déguisé en pompiste pour faire le guet, aurait entaillé un pneu du véloce véhicule tandis que son grand rival et Michel Gallimard se restauraient au MacDo, près de la station-service, en compagnie de leurs épouses, qui ressortiront indemnes de la catastrophe. Le philosophe, bientôt lauréat lui aussi du prix de Nobel de littérature, suite à la publication de son autobiographie : Les Mots, où il taxait de "névrose" la vocation ou le destin d'écrivain, n'avait que trop perçu le péril représenté par un Camus mondialement aussi célèbre que lui, et qui ne pouvait que se mettre toujours davantage en travers de la route du fidèle compagnon de celle du communisme, de Staline à Mao.
vendredi 14 septembre 2018
FATALE FACEL VEGA
LE POMPISTE SOUDOYÉ PAR LE PHILOSOPHE A PARLÉ SUR SON LIT DE MORT : CE N'ÉTAIT PAS UN ACCIDENT!
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Sartre
Jacques Géraud est (s'efforce d'être) écrivain. Après des études austères (hypokhâgne, khâgne, bagne, ENS de Saint-Cloud, agrégation de lettres modernes), il a jusqu'à sa retraite enseigné en lycée dans la banlieue parisienne. Il vit à Lyon. Il a publié une dizaine de livres atypiques chez P.O.L, aux PUF, chez JBZ/Hugo&Cie, à l'Arbre Vengeur, aux éditions Champ Vallon.Conférencier des Alliances Françaises en 2009 aux États-Unis et au Canada. Il a été chroniqueur sur le Huffington Post (Culture), et sur ventscontraires.net (revue collaborative du Théâtre du Rond-Point) .