BRÈVES

 Les grands médias auront passé sous silence, ou n’auront pas su voir dans les colonnes touffues du J.O., le décret présidentiel nommant chevalier de la Légion d’honneur, 

« pour services spéciaux rendus à la République », Madame Nafissatou Diallo.

J'apprends à l'instant que la superficie du cimetière du Père Lachaise est exactement la même : 44 hectares, que celle de l'État du Vatican où le bon Dieu, très en retard sur l'avis de décès envoyé par Frédéric Nietzsche, n'en finit pas de mourir.

Libération 27 octobre 2016 : "PRÈS DE 60% DES VERTÉBRÉS ONT DISPARU EN 45 ANS"
Peut-être, mais en compensation le nombre des invertébrés croît, notamment dans notre espèce.

QUARTIERS SENSIBLES : Ainsi nommés en raison de l'exceptionnelle sensibilité de leurs habitants, surtout juniors, aux expressions les plus raffinées de la culture, notamment musicale.
"Le voyageur traversant ces quartiers si justement appelés "sensibles", ne manquera pas d'être frappé, pour ainsi dire à bout portant, par les mélodieux accents de Chopin, de Schumann, de Mozart, émanant des autoradios des véhicules qui en parcourent les rues toutes vitres baissées, tant leurs jeunes conducteurs ont souci de faire généreusement partager leurs goûts aux populations."

DEMOCRASSIE : Quand un Président ami d'un René Bousquet fait d'un Bernard Tapie un ministre.

PLOUCTOCRATIE
"Mon électorat est populaire, ce sont des ploucs"
Nicolas Sarkozy  

18 octobre 2016 

lors d'un déjeuner avec la rédaction de l'AFP

(Le Gérofi) Bob Dylan sort de son silence en le justifiant dans un bref communiqué par le travail acharné de l'écriture d'un "bon gros roman américain" (sic),  entamé dans les minutes qui ont suivi l'annonce de son prix Nobel de littérature. L'ouvrage, d'après les proches de Bob, devrait atteindre le kilo, et sera mis en vente le 10 décembre, jour de la remise du prix à Stockholm.

MISSION SPÉCIALE

Photo Diane Arbus

"Je suis une femme qui aime le sexe", "A la maison, dans l'eau, ma philosophie c'est zéro vêtement. J'aime être nue", déclarait naguère, retouchant son image, une Christine Boutin que l'on sera d'autant  moins étonné de découvrir, sur ce document, exhaussée par le port d'escarpins à très hauts talons, peut-être même de couleur rouge et d'un nom que l'on dirait dérivé du sien, en mission spéciale auprès d'un sarkozyste junior à dessein, non seulement de jouir de sa fluette personne, mais de l'arracher à l'emprise de son héros pour le  conduire vers le Parti Chrétien Démocrate (PCD), à la tête duquel lui a succédé un sieur Jean-Frédéric Poisson, comme elle ennemi mortel du mariage gay, de l'avortement, de l'euthanasie, et candidat à la primaire des Républicains.

JE TÂTE VOTRE HABIT

         
        ELMIRE / L'ÉMIR  
Que fait là votre main ?
        TARTUFFE 
Je tâte votre habit : l'étoffe en est moelleuse.

(Le Tartuffe Acte III scène 3, 
par Molière / Corneille)

Schiaparelli Dylan Mitterrand

Déjà que j'avais eu tant de mal à faire le deuil de Philae, à me reconstruire après sa lente et douloureuse extinction dans la caillasse désolée de Tchouri, la nouvelle vient de me tomber sur le paletot du crash de Schiaparelli sur le dur sol de Mars! Et nul Bossuet à l'horizon pour faire son oraison funèbre! Moi qui sentais que je commençais à m'attacher à toi, Schiaparelli!

Bob Dylan s'enferme dans le silence et remâche son amertume, lui qui espérait que son oeuvre lui vaudrait le Nobel de Physique ou de Chimie ou de Physico-Chimie ou de Néo-Médecine ou de Post-Biologie, et patatras, va savoir pourquoi : Littérature!

Un cas intéressant de transsubstantiation :
"J'aime le jaillissement de mon sang au fond de toi", écrit François Mitterrand dans l'une de ses 120.000 lettres adressées à Anne Pingeot. Ceci est mon sang : le  modus operandi n'est pas le même, n'empêche que le bon Jésus vient de se trouver un rival. 

SEDIA GESTATORIA

Facebook page Objets Insolites

Quel chemin parcouru depuis la somptueuse sedia gestatoria en usage au temps des papes Pie, jusqu'au dépouillement de ce prototype que nous sommes heureux de présenter à nos fidèles lecteurs. Le pape François, mu par son élan sublime vers la pauvreté et l'humilité, vertus si éloignées des pompes vaticanesques chères aux princes de l'Église, et par son louable désir d'une pollution zéro, non seulement des âmes, mais de l'atmosphère, en aurait lui-même été le concepteur, et devrait y prendre place lors de ses prochains parcours sur la gigantesque place Saint Pierre. On notera l'absence d'accoudoirs, vains ornements aux yeux de l'actuel Pontife, quand bien même cet ultime choc de simplification apporté au papal véhicule pourrait aider à produire un jour prochain un tout autre choc : celui du corps volumineux du Saint Père malencontreusement chu sur le pavé, à la faveur d'un virage que le solide garde suisse en service aux brancards aura, hélas, complètement et délibérément raté,  instrument d'un puissant parti de cardinaux qui auront ourdi leurs trames dans les couloirs et les caves, tels ceux qui naguère ne furent pas pour rien dans la mort soudaine, après 33 jours de règne, à la veille de nettoyer les écuries d'Augias de la très pieuse et un peu mafieuse Curie, d'un certain Jean-Paul Ier.

MERCI POUR CE MOLLEMENT

                 VENTRÉE LITTÉRAIRE D’AUTOMNE

Merci pour ce mollement 

 par Valérie T.  (Éditions l’Opportune)

Un couple d’amants a pour secrète habitude de se retrouver dans une chambre d’hôtel autour d’un opulent plateau de fromages tels que : brie, camembert, coulommiers, pélardon, reblochon, saint-marcellin, neufchâtel. La dame déguste, savoure, compare, commente ses préférences, mais le monsieur se goinfre et bâfre sans retenue. De rendez-vous en rendez-vous il devient toujours plus gros et gras, et ces fromages, qui n’avaient vocation que de prélude gastronomique à l’étreinte amoureuse, en viennent à s’y substituer, au grand dam de la dame qui se met à bouder le rituel fromager, contemple d’un air de dégoût son amant qui s’empiffre et puis, enfin rassasié, se laisse tomber tout habillé sur le lit pour s’y endormir aussitôt, ne laissant à sa maîtresse d’autre issue que de fuir à jamais cette chambre où le sybarite ronfle tout son saoul, sans même sursauter quand, de rage, elle fera claquer la porte et les talons de ses escarpins sur les marches de l’escalier.

ROAD MOVIE

Quelque kilomètres après Tours, roulant vers la "Manif-Pour- Tous" qui hier après-midi, dimanche 16 octobre, rassemblait à Paris 24.000 manifestants selon la police, 200.000 selon les organisateurs, ce superbe véhicule marial ayant à son bord, tassés dans l'habitacle, un papa, une maman,

et en uniforme de scouts de France leurs quatre grands garçons toujours prêts : Marc, Jean, Matthieu et Luc, voulut doubler ce vieux combi VW issu tout droit des seventies,  qui tressautait sur la grand route, et ce qui devait arriver arriva : le bon père de famille, affolé par la vision soudainement offerte au pare-bise arrière, perdit le contrôle de son engin qui heurtant le combi projeta celui-ci dans le fossé où le véhicule marial, emporté par son élan, le rejoignit. Bilan de la rencontre : des tôles sérieusement froissées et cabossées et, surtout, la Bienheureuse Madone en mille et un morceaux que la famille mortifiée s'essayait en vain à réunir, aimablement aidée par le jeune couple baba cool sous l'oeil exorbité des quatre garçons matant l'impudique créature, quoique désormais enveloppée d'une longue robe à fleurs. Et tels les valeureux manifestants passant de 24.000 à 200.000, voici que, dit-on, autre miracle, les débris de la Bonne Mère multipliaient, proliféraient, comme jadis, écrivait  l'insolent hérétique Luther, les morceaux de la Vraie Croix et les reliques des petits saints, opposant aux vains efforts des rassembleurs les innombrables pièces de l'impossible puzzle, blanches comme la petite culotte qui, soudain, avait  crevé l'écran.

TÉLÉ & TÉLÉ

Ces deux photos sont datées de 1958. La deuxième nous révèle ce que la première voudrait nous cacher en nous faisant croire qu'à cette époque antédiluvienne, en cette année 1958 où le général de Gaulle accédait au pouvoir, les postes de télé ne pouvaient être que ces cubes encombrants, ces disgracieuses boîtes, alors même que les élégants écrans plats, promis à un avenir radieux, venaient d'apparaître comme en atteste l'agréable image télévisée de cette odalisque champêtre (ce n'est pas Mme de Gaulle). Tel est le pouvoir du grand capital que durant plusieurs décennies il aura réussi à soustraire au "peuple", comme dirait M. Mélenchon, qui se gargarise de ce vocable, un progrès technique majeur pour le réserver à une poignée de privilégiés, tels les résidents de ce luxueux bungalow, de cette manière de datcha, admis à jouir égoïstement de leur récepteur new look.

LE VENT (en deux images)

Photo Rennie Ellis

Ce vieil homme tout de blanc vêtu, siégeant dans ce fauteuil majestueux, n'aura pas eu à s'écrier, à la manière du pieux Tartuffe : " Couvrez ce *** que je ne saurais voir ! " : le vent, tout à la fois fripon et pudibond, dévoilant ce beau derrière  avait pris les devants en réaffectant les oreillettes de l'ample capuche du bonhomme à l'emploi d'opportunes oeillères, et c'est tant mieux s'il est vrai que, selon ce même monsieur Tartuffe : " Par de pareils objets les âmes sont blessées / Et cela fait venir de coupables pensées."

O

Photo Antine Lrgnier / AFP

Trop de coups d’épée dans l’O, d’estoc et de taille, et depuis si longtemps, dont ce pauvre O est si marri et meurtri que l’Académie songe à le sortir en douce de notre alphabet : 

                           Naplén Bnaparte adre Jséphine
                           Luis XIV btient un passeprt espagnl  
                           Niclas Sarkzy élu Président en Hgrie
                           "Sdme et Gmrrhe", une euvre de Prust
                            Zrr va au z
                           Jean d’ 

CAVE(S)

On ne le sait pas assez, et le volumineux roman de Régis Jauffret : Claustria (544 pages), l'aura malheureusement passé sous silence, mais le fait est que Josef Fritzl, qui séquestra sa fille à la cave durant un quart de siècle, et lui fit sept enfants, avait creusé sous cette cave une autre cave où il se plaisait à lire Goethe, Schiller, Holderlin, Hugo Von Hofmannsthal, Victor Hugo, en écoutant au casque Bach, Haydn, Mozart, Vivaldi, Monteverdi, et en levant la tête vers des reproductions, qu'il avait fixées aux murs, du Titien, du Tintoret, de Dürer, du Greco, de Monet, de Manet.

TRANSPORTS

CHOUIR : "Afez-vous choui, Matame?", demanda le professeur Freud à la princesse Marie Bonaparte , qui se rajustait après la séance.

CLITORISQUE : Dangers attachés à la pratique de l'onanisme chez la femme.
- "Dès la première séance, la Dolto fit perdre de sa faconde à la Mère Denis en lui peignant sous des traits hideux le clitorisque."
- " Le clitorisque zéro n'existe pas." Commission pontificale de la famille

MARIAGE POUR TOUS

Vu sur le journal FB de Georges Mehat

Ces deux messieurs, quoique d'âge bien mûr,  n'ont pas hésité à revêtir ces tenues carnavalesques pour la cérémonie du mariage-pour-tous qui va officialiser leur union. Le plus rigolard des deux, s'il jubile autant, c'est de se figurer l'étonnement des invités de la noce à la vue de ces longues robes rouges bien propres à jeter la confusion quant au genre dont  les mariés pourraient se réclamer. Même, pour aller à fond dans le clownesque, nos deux farceurs ont mis leurs jupons ... par-dessus leurs robes ! Quant aux dentelles du plus âgé,  il les aura dénichées dans le tiroir naphtaliné où sa grand-mère rangeait sa lingerie fine. N'importe, souhaitons à nos tourtereaux la félicité la plus durable, après les flonflons de la fête et l'éventuel retour des travestissements dans la penderie.

L'ÉVANGILE SELON SAINT JEAN

"Vieil océan, aux vagues de cristal, tu ressembles proportionnellement à ces marques azurées que l'on voit sur le dos meurtri des mousses ; tu es un immense bleu, appliqué sur le corps de la terre : j'aime cette comparaison", écrit  Lautréamont et s'écrie Maldoror, narrateur farouche mais doué d'humour, à l'encontre de ses futurs zélateurs de la chapelle surréaliste, en tête le pontife Breton. Appliqué sur le corps de l'ado 2016, c'est lui, le bleu de l'éternel jean, qui en a pris un sacré coup, et même plusieurs, c'est lui qui est meurtri, ravagé, saccagé, vandalisé pour preuve de la rébellion, orchestrée par les marques, du djeun décérébré.

TRANS

Photo Dominique Drouin sur Facebook

Il suffit, même pas de passer le pont, mais de faire cent mètres dans la rue, et c'est tout de suite l'aventure de la mue, à même le muret, de ce monsieur à moustaches, à la tête pensive appuyée sur sa main gauche, en cette dame fort déshabillée qui dans la même attitude, de cette même main, maintenant manucurée, joue avec son collier de perles, sous l'oeil vaguement effarée de ces trois dames d'âge mûr  interrogeant l'énigme de ce glissement qui, si nous avons quelque lueur quant au sujet qui de l'une à l'autre affiche en est l'objet, ne sera pas totalement pour nous surprendre.